homélie 13° dimanche

Lecture du livre de la Sagesse

Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie : on n’y trouve pas de poison qui fasse mourir.

La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle. Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui.

 

Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Par cette affirmation, l’auteur du livre de la Sagesse, tente de donner un sens, une explication au mystère de la mort. Pourquoi les personnes que nous connaissons, que nous aimons disparaissent-elles ? Pourquoi leur mort nous fait-elle autant souffrir ? Et ces questions prennent un écho encore plus grand quand la mort est celle d’un jeune ou que la mort est accidentelle ou provoquée par une autre personne. Ainsi sont liées la question de la mort et celle du mal. Et ce lien, l’auteur du livre de la sagesse le fait aussi en écrivant que c’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde. Cela peut paraître facile d’incriminer le diable pour épargner Dieu ! Pourtant tous ceux qui scrutent et méditent la Bible découvrent combien le Dieu des juifs et des Chrétiens est le Dieu de la vie en plénitude, de la vie plus forte que la mort. C’est cela que l’évangile de ce dimanche nous révèle en deux histoires entremêlées : Jésus, en guérissant la femme de ses pertes de sang, révèle un Dieu qui nous veut vivants, .et en faisant revenir à la vie la fille de Jaïre, il affirme qu’il est la vie plus forte que la mort.

Certes Dieu est la vie plus forte que la mort, mais il est encore plus que cela : il est la vie éternelle. Et cette vie éternelle, Il veut la partager avec tous les hommes qui croiront en lui.

Pour cela il se fera homme en Jésus. Les hommes le feront souffrir dans son corps et dans son âme jusqu’à le faire mourir. Puis il fut mis au tombeau. Et alors que le démon et la mort semblent avoir triomphé, Jésus le Christ jaillit vivant du tombeau le 3ième jour ! En offrant sa vie pour sauver les hommes, Jésus va débarrasser l’humanité de la mort éternelle et lui rendre la capacité d’être avec Dieu pour toujours : Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité rappelle le livre de la Sagesse. Cela signifie que la mort ne peut plus corrompre l’homme. Elle devient un passage vers la vie éternelle ! Elle ne nous engloutit pas dans le néant mais nous immerge dans la vie même de Dieu : Père, Fils et Saint Esprit. Désormais toute notre vie devient une préparation à cette rencontre, à ce passage vers le Père.

Et notre préparation a passé par le baptême, où Dieu a semé en nous la vie éternelle, puis par le catéchisme grâce auquel nous avons découvert qui est Dieu et toute l’histoire de ses alliances avec les hommes. Apprenant de quel amour Dieu nous aime et son immense désir de nous rencontrer personnellement, l’Eglise nous a proposé de nous préparer au sacrement de l’Eucharistie : source et sommet de la vie chrétienne comme aime à le rappeler le Concile Vatican II. C’est par l’Eucharistie que nous sommes nourris du Corps du Christ et abreuvés de sa vie divine qu’à nouveau il sème en nous à chaque communion. Structurés spirituellement par la prière personnelle et communautaire, nous devenons capables de dire notre foi et de l’assumer, acceptant par là de devenir des chrétiens adultes : c’est le temps de la profession de foi et de la confirmation. Confirmés dans notre foi par l’évêque, nous recevons toutes les grâces nécessaires, et particulièrement le don de l’Esprit Saint en plénitude, pour vivre en chrétien dans le monde. C’est alors que nous nous employons à exercer la charité, l’un des trois dons que Dieu nous a fait lors de notre baptême. C’est de cela dont nous entretient Paul dans sa seconde lettre aux Corinthiens. Il nous invite à la justice envers tous nos frères : Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins.

La charité dont nous vivons doit porter des fruits concrets, visibles. L’égalité à laquelle Paul nous invite est à vivre immédiatement, car c’est maintenant que ceux qui ont faim doivent manger et ceux qui sont nus être habillés ! C’est maintenant qu’il faut accueillir ceux qui ont tout perdu dans leur pays et qui viennent à nous ; c’est maintenant qu’il faut agir pour sauver notre maison commune qu’est la terre.

Alors ne craignons pas de vivre dans la foi et la charité, ancrés en Dieu et au service des autres, pour que notre espérance soit la même que celle de la femme de l’Evangile. Ce n’est plus son vêtement que nous allons toucher, mais son corps glorieux et ressuscité ! Que notre cœur brûle de foi et d’amour lors de la communion, non pas pour être guéris de nos maux en ce monde, mais pour recevoir sa vie éternelle dès maintenant. Amen