homélie 18° dimanche du temps ordinaire

du livre de l’Exode

…Le Seigneur dit à Moïse :  « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous.  Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne,  et ainsi je vais le mettre à l’épreuve :  je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi….

lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens

Frères, je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens  qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Mais vous, ce n’est pas ainsi  que l’on vous a appris à connaître le Christ,  si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet  s’accordent à la vérité qui est en Jésus.  Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois,  c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises  qui l’entraînent dans l’erreur.  Laissez-vous renouveler  par la transformation spirituelle de votre pensée.  Revêtez-vous de l’homme nouveau,  créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là,  ni ses disciples,  les gens montèrent dans les barques  et se dirigèrent vers Capharnaüm  à la recherche de Jésus.  L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :  « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »  Jésus leur répondit :  « Amen, amen, je vous le dis :  vous me cherchez,  non parce que vous avez vu des signes,  mais parce que vous avez mangé de ces pains  et que vous avez été rassasiés. …

Eucaristia: Dono d’Amore e Mistero di comunione | E Gioia ...Quand nous discutons avec certaines personnes qui doutent, elles nous disent souvent que si Dieu faisait un énorme miracle, elles croiraient aussitôt. Que tous les pauvres soient nourris, que les guerres s’arrêtent, que les malades guérissent et que les morts ressuscitent, et aussitôt les athées se hâteraient de croire et ceux qui doutent tomberaient à genoux. La foi par le miracle, la foi en Dieu contre un estomac ou un portefeuille bien plein… pourtant ni Dieu dans le livre de l’Exode, ni son Fils dans l’Evangile ne semblent dupe de ce jeu là. Dieu s’entend dire par le peuple au désert : donne-nous de la viande et du pain et nous croirons… et Il répond à Moïse : Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour lui … je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. Le second tout de go dit à la foule : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Le miracle ne conduit pas forcément à la foi. D’ailleurs le peuple juif continuera de récriminer contre son Dieu, et la foule pourtant nourrie par les pains miraculeusement multipliés va benoitement demander à Jésus : Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Le problème du miracle c’est qu’il doit être de plus en plus énorme, voyant, grandiloquent… la soif de surnaturelle quand elle augmente, se fixe de plus en plus sur le fait et de moins en moins sur ce qu’il révèle. Or les choses que l’on demande comme signes sont parfois les antithèses de ce que nous promet le Seigneur…. des pactoles juteux, l’amour fou, la séduction éternelle, la mort de nos ennemis… et on se demande alors pourquoi on n’est pas exaucé !

Evidemment la vie éternelle dans le royaume à venir à côté des millions du loto, de la jeunesse éternelle ou des la jouissance à vie, ne fait pas le poids. Elle manque sérieusement d’exotisme, d’attrait. Pensez donc passer son éternité à louer Dieu et à contempler sa gloire c’est moins attractif que de pulpeuses vierges promises aux fidèles d’une autre religion, qu’une réincarnation pour compléter ce qui manque à notre vie ou une  fusion orgasmique dans la grande énergie cosmique.

A ceux qui rêvent trop de merveilleux, qui courent trop souvent d’une religion à l’autre, pour ce faire la leur, ceux qui ne sont en quête que de sensations fortes ou d’une vie sans risque ni danger (c’est à dire qui n’existe pas) ou ceux qui lisent plus souvent leur horoscope que la Bible, je redis les paroles de Paul aux Ephésiens : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée.  Dans sa lettre Paul poursuit en donnant les trois étapes à adopter dès aujourd’hui pour devenir un croyant chrétien : voyons cela ensemble.

1/ Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur : croire c’est d’abord renoncer à toutes les expériences spirituelles anciennes que l’on a pu faire. Ainsi un chrétien ne peut pas consulter une voyante ou son horoscope car alors il pèche contre l’Espérance ; il ne peut pas vénérer des idoles (sports, jeux, nourritures) en leur donnant plus d’importance qu’à Dieu car alors il pèche contre la Foi ; il ne peut pas ne recherche que son confort et son salut personnel, car alors il pèche contre la Charité.

Première étape du chrétien dans la foi : tout déposer au pied du Christ pour se retrouver nu, comme il l’était lui-même sur la croix.

2/ensuite Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. L’Esprit saint que nous avons reçu à notre baptême doit travailler en nous, et nous devons le laisser nous transformer. Chacun devrait commencer sa journée par prier l’Esprit Saint dans le silence de son cœur qui en est le temple. Je vous livre ici la prière que du cardinal Verdier au Saint Esprit : O Esprit Saint, Amour du Père et du Fils Inspirez-moi toujours ce que je dois penser, ce que je dois dire, comment je dois le dire, ce que je dois écrire, comment je dois agir, ce que je dois faire pour procurer votre gloire, le bien des âmes et ma propre sanctification. O Jésus toute ma confiance est en vous.

3/Enfin, Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. En effet, par le baptême nous avons revêtu le Christ. Vivre notre baptême c’est vivre de lui, c’est le laisser vivre en nous. L’homme nouveau, c’est celui qui nait en nous au fur et à mesure de notre christification. L’homme nouveau recherche la sainteté et travaille avant tout pour la justice et au service de la vérité. L’homme nouveau est un bon pain pour le monde, il devient le pain qu’il reçoit à chaque Eucharistie et qui se sème en son cœur et en son âme.

Alors qu’il va encore une fois, dans son amour se semer en nous par le pain consacré, disons lui tous ensembles : Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. Amen