Lecture du premier livre des Rois
En ces jours-là, le prophète Élie, …s’étendit sous le buisson, et s’endormit. Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange ! » …. Il mangea, il but, et se rendormit. Une seconde fois, l’ange du Seigneur le toucha et lui dit : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu.
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères, ….. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
…… Jésus reprit la parole : «….. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Voici que la liturgie dominicale se met au diapason des réalités estivales. Ainsi comme chaque week-end d’août voit son lot de migrations estivales pour aller sous d’autres cieux, de même la liturgie de ce dimanche nous invite aussi à nous mettre en route. Dans la première lecture Elie doit marcher jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu ; dans le psaume nous nous invité à chercher Dieu et les juifs croyant au Christ doivent aller à Lui pour se préparer à la vie éternelle.
Et il en va de la foi, comme des vacances, le plus important est de fixer le but à atteindre, la destination. Et ce dimanche elle nous est clairement indiquée : il s’agit de la vie avec Dieu. Pour y accéder, il faut se mettre en route et marcher. Pour tenir tout le long du chemin trois étapes sont nécessaires que nous pouvons retrouver dans les trois textes de la liturgie de ce dimanche : d’abord il faut s’entraîner, ensuite il faut bien manger avant de partir, enfin il faut se ravitailler le long du chemin pour tenir jusqu’au bout. Trois étapes qui seront les trois parties de mon homélie.
Première étape : l’entraînement. Autant il va de soi concernant les sportifs, autant on se demande ce qu’il peut être dans le domaine spirituel. Et bien je laisse la parole à Paul dans la deuxième lecture. Si nous voulons tenir jusqu’au jour de notre délivrance nous devons avoir reçu en nous une bonne dose d’Esprit Saint et surtout le laisser agir en nous. Cet Esprit Saint, qui est notre carburant spirituel, nous l’avons reçu au jour de notre baptême et à très haute dose au jour de notre confirmation. Donc pour tenir dans la foi nous devons être confirmés, si parmi vous certains ne le sont pas qu’ils viennent me voir, un groupe de confirmand adulte existe déjà ! Avec la puissance de l’Esprit Saint en nous, nous pouvons commencer un entraînement intensif, je cite toujours st Paul : Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté En effet, la méchanceté, la rancune, la colère sont des sentiments indigestes qui alourdissent considérablement notre estomac spirituel (c’est à dire notre cœur !!) et favorisent les occlusions ! Un seul remède prescrit par Paul : Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres. En effet, la générosité permet, en donnant, qu’on s’allège et le pardon demandé ou donné permet de rétablir le transit spirituel ! Ainsi remis en forme nous somme prêts pour le grand voyage… et commence la deuxième étape.
Deuxième étape : un bon repas avant de prendre la route ! En effet, nous savons que pour tenir le temps de la marche il faut se nourrir avant de partir comme le conseil l’ange de Dieu au prophète Elie dans la première lecture : mange, car il est long, le chemin qui te reste. L’ange s’y prend même à deux fois ! Beaucoup, de nos jours, veulent aller à Dieu sans prendre le temps de se nourrir spirituellement, d’emmagasiner des nourritures spirituelles nécessaire à une longue aventure. Une fois la destination fixée, dans notre cas faire alliance avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu qui demeure à l’Horeb, il faut apprendre qui il est, à quoi il ressemble, quelles sont ses attentes, ses exigences, ses commandements, à quoi le reconnaîtra-t-on ? La meilleure nourriture est alors la Parole de Dieu et pour qu’elle soit la plus nourrissante possible, il faut la goûter servie par l’Eglise. Car c’est l’Eglise, notre mère, qui nous nourrit de la Parole de Dieu en nous la rendant compréhensible et digeste par son enseignement. Or la Parole de Dieu s’est fait chair, en Jésus-Christ elle a pris un corps. Donc pour nous, chrétiens, nous nourrir de la Parole de Dieu, c’est nous nourrir du Christ. Paul le dit aux Ephésiens : cherchez à imiter Dieu ; Vivez dans l’amour comme le Christ. C’est là la troisième et dernière étape !
Troisième étape : se nourrir du Christ pour faire grandir en nous la vie éternelle durant notre pèlerinage sur la terre. Pour imiter Jésus et vivre dans son amour, il nous faut le recevoir sans cesse en nous, c’est cela la vie sacramentelle ! A chaque étape de notre vie, chaque veille de grande fête, ou quand le besoin s’en fait sentir nous pouvons recevoir lors de la confession son amour qui nous fait repartir. De même, semaine après semaine nous laissons sa vie divine se semer en nous par la communion à son corps ressuscité. Il est le pain nécessaire à notre cheminement vers la vie éternelle : c’est Jésus lui-même qui l’affirme : Moi, je suis le pain vivant, … si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Il nous donne même les modalités de notre restauration : Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. C’est pour nourrir son peuple de ce pain là que les prêtres ont été ordonnés. Alors mes chers amis, après un bon entraînement par la charité fraternelle, après nous être nourris de la Parole de Dieu c’est pour vous que je vais maintenant consacrer ce pain, pour que vous teniez bon jusqu’au jour de la résurrection ! Alors bonne route à tous ! Amen