1 foi 10 minutes : la quête

IMG_5137

la quête dominicale

Le moment de la quête, durant la messe, peut sembler ramener à de seules préoccupations matérielles.  Or la quête est bien un moment liturgique, pleinement intégré à la célébration eucharistique.

De fait, il faut rappeler tout d’abord que l’Eglise ne vit que de dons. Les moyens financiers de l’Eglise catholique sont de trois sortes. Les quêtes dominicales d’abord, qui financent le plus souvent  les frais de la paroisse.  Ce que l’on appelle le denier de l’Eglise ensuite, qui consiste en la contribution financière versée annuellement par les catholiques à leur diocèse et destinée à assurer la vie matérielle des prêtres ou des laïcs salariés.  Enfin le casuel, qui est une offrande  accordée par les fidèles à l’Eglise pour la célébration  d’un baptême, d’un mariage ou de funérailles.

Malgré cet aspect très matériel des choses, et comme la plupart des moments de l’action liturgique,  la quête s’enracine dans des récits bibliques. Que l’on se souvienne  des prémices des récoltes ou des troupeaux offerts au temple dans l’Ancien Testament, de l’obole de la veuve, dans le Nouveau Testament (Mc 12, 38-44).

Nous sommes bien les héritiers de ces pratiques, même si le rite qui consiste à apporter des offrandes  a connu des formes variées. Il y a longtemps, les fidèles apportaient ainsi  de la cire, ou de l’huile, destinées à l’autel, ou une part des récoltes, destinées aux prêtres, aux pauvres. Les premiers chrétiens apportaient à l’autel le pain et le vin nécessaires à la célébration de l’eucharistie. Dès lors, la charité fraternelle que ces offrandes illustre  prend  tout son sens dans le sacrifice eucharistique, qu’elle permet.

En effet, dans le déroulement de la messe, la quête intervient après avoir confessé notre foi puis avoir  participé à la prière universelle. Cette  quête est aussi partie intégrante du moment appelé offertoire ou préparation des dons, lorsque le pain et le vin sont portés jusqu’à l’autel, en vue du sacrifice eucharistique.

Il y a donc un lien entre notre foi, ce en quoi nous croyons, et le geste qui suit, celui du don. Il s’agit, par notre  participation  financière, de contribuer à ce que l’annonce de la foi puisse toujours se faire, dans des lieux adaptés, avec des moyens suffisants. Le christianisme, religion incarnée, nous rappelle sans cesse cet «   admirable commerce   » entre  Ciel et terre.

Par l’argent de la quête, c’est donc en quelque sorte notre propre existence que nous déposons à l’autel. Il faut nous offrir au Christ pour recevoir le Christ, donner et nous donner pour recevoir. C’est le moment d’offrir toute notre vie, à l’image du don total du Christ. La quête n’est donc pas seulement le moment de donner de l’argent mais aussi de se donner. C’est pourquoi ce moment a toute son importantce dans la liturgie, et doit être accompli avec  soin.

Actuellement, des paroisses imaginent d’autres pratiques que celle de la quête en espèces, par exemple sous forme de jetons prépayés, de paiement électronique ou autre. Il convient néanmoins de  rappeler que la quête est pleinement associée au mémorial du sacrifice du Christ. La messe étant toujours un «   ici et maintenant   », rendant présent le Christ à l’autel, sous les espèces du pain et du vin consacrés, il convient que les offrandes soient immédiatement et pleinement matérielles pour devenir ensuite immédiatement et  pleinement spirituelles.

Enfin, en Exode 23, 15, Yahvé dit   : «      on ne se présentera pas devant moi les mains vides   ».