qui dit scrutin dit textes liturgiques de l’année A (dont la résurrection de Lazare)…. voici l’homélie donnée à l’Etoile le 7 avril :
Dans l’évangile de Jean, on peut se demander si Marthe, la sœur de Marie et de Lazare n’est pas abonnée au rôle de râleuse. Elle râle contre sa sœur qui refuse de l’aider et ce matin elle râle contre Jésus, disant » Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » Mais on ne peut la réduire à ce rôle là, car dans l’évangile de ce jour elle va surtout dépasser sa tristesse pour poser un double et magnifique acte de foi : d’abord elle affirme maintenant encore, je le sais tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera puis Jésus lui demandant son plein accord dans la foi elle proclame, comme un disciple, comme un apôtre, comme Pierre : Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. Son acte de foi, permet que se réalise le plus grand signe de Jésus : le retour à la vie de Lazare !
En effet, chaque signe que Jésus opère est une réalisation des annonces faites des siècles plus tôt par les prophètes. Chaque miracle qu’il a fait redit qu’il est l’envoyé de Dieu. Mais de faire revenir quelqu’un à la vie, de le remonter de son tombeau c’est le signe que Dieu lui-même est à l’œuvre, comme l’annonce le prophète Ezéchiel dans la 1ière lecture : vous saurez que je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple ! Le retour à la vie de Lazare que Jésus réalise vient affirmer qu’il est Dieu agissant dans le monde !
Ayant rendu à Marthe la reconnaissance qui lui est due, nous pouvons maintenant nous interroger sur notre propre acte de foi. Quand Jésus affirme : Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra, et qu’il demande : crois-tu cela ? Pouvons-nous comme Marthe répondre : je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde ? C’est que le cœur de notre foi réside là, dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. Toute notre vie chrétienne, les dogmes et la morale ne peuvent prendre sens qu’à partir de cette réalité là : Christ est mort et ressuscité.
Car de ces simples mots jaillit le sens qu’un chrétien donne à toute sa vie. Ma vie a un sens puisqu’elle est l’œuvre d’amour du Père. Ma vie a un sens puisqu’elle est partagée et sauvée par le Fils. Ma vie a un sens puisqu’elle est guidée et divinisée par l’Esprit Saint. Ma vie a un sens puisqu’elle est appelée à s’épanouir pour l’éternité. Ma vie a un sens puisque chacun des actes que je pose compte pour l’éternité. Cela signifie que notre vie est le lieu de la rencontre avec Dieu. A Chaque instant de notre vie, nous faisons l’expérience de l’amour paternel de Dieu le Père, de l’amour fraternel de Dieu le Fils et de l’amour sanctificateur de Dieu le Saint-Esprit.
Pierre et Solène, Brice, Alexandre et Ghislain, est-ce que Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit donne sens à votre vie, est-il au cœur de votre foi ? Vous avancez joyeusement vers le baptême, qui vous plongera dans la mort et la résurrection du Christ, donnent-elles sens à votre engagement ?
Car la mort et la résurrection de Jésus donne sens depuis 2000 ans au don que les saints et les martyrs font de leur vie par fidélité à Dieu et par amour de la vérité ; la mort et la résurrection de Jésus donne sens au travail et à l’investissement de millions de chrétiens en politique, dans le milieu associatif ou caritatif ; la mort et la résurrection de Jésus est la source de joie de milliers de catéchistes et de prêtres qui se donnent sans compter pour que ce monde soit de plus en plus la semence du Royaume des cieux. la mort et la résurrection de Jésus est le fondement sur lequel les couples se construisent, sur lequel René et Monique ont édifié leur union il y a maintenant 50 ans. La mort et la résurrection de Jésus donne sens à chaque visite que l’on fait à un malade, à une personne isolée ou souffrante. Enfin la mort et la résurrection de Jésus donne sens aujourd’hui même aux 40 jours du carême que nous vivons, sinon nous ne faisons de nos privations qu’une cure d’amaigrissement, qu’un moyen de se donner bonne conscience.
Alors, frères et sœurs, quand nous nous présenterons à l’autel pour communier, redisons ensemble au Seigneur Jésus, d’un même cœur et d’une seule âme, à l’unisson avec les martyrs, les saints et les chrétiens de tous les temps et de tous les pays, avec ceux qui souffrent, ceux qui prient et ceux qui sont dans la joie : je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde Amen