homélie du 6° dimanche de Pâques

Évangile selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.»

En quelques mots saint Jean dans son évangile révèle deux dons importants que Dieu nous donne par Jésus. Le premier est donné tout de suite, il s’agit de la paix : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix dit Jésus ; le second sera donné plus tard, il s’agit de l’Esprit Saint : le Défenseur que le Père enverra en mon nom promet Jésus.

Grâce à l’Esprit Saint qui vous enseignera tout, et qui  vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit, rappelle Jésus, le chemin de la foi s’éclaire car par Lui Dieu nous offre le GPS qui nous permettra de nous rendre devant les portes de la Jérusalem d’en Haut, notre patrie : ville resplendissante si somptueusement décrite dans la lecture de l’apocalypse. Cette ville dont la muraille repose sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres et dont l’Agneau (c’est-à-dire le Christ) est la lumière. Mais si vous réfléchissez un peu…. Cette cité est déjà parmi nous, c’est l’Eglise, vous et moi et tous les chrétiens de par le monde, nous qui faisons reposer notre foi sur le témoignage des apôtres qui furent les amis de Jésus et qui laissons le Christ éclairer notre vie et nos actions.

Ce matin, Pierre et Solène l’Esprit Saint éclaire votre marche vers le baptême en éclairant votre cœur et votre vie afin que vous puissiez regarder ce qu’il y a eut de beau mais aussi de laid dans votre vie. Grâce à lui vous pouvez relire votre vie pour y trouver le bien et y déceler le mal. Et c’est lui qui vous donnera toujours le pardon de vos péchés. Quant à toi Matt, ce matin tu arrives au terme de la démarche qui te mène au baptême puis à la première communion. L’Esprit Saint te donne aujourd’hui toute la force nécessaire pour que tu puisses aimer Jésus comme ton Dieu et ton meilleur ami, et le prendre comme modèle de vie. Souviens-toi alors de cette grande promesse de Dieu qui se réalise pour toi aujourd’hui : si quelqu’un m’aime, …; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Et l’Esprit Saint que j’invoquerai tout à l’heure viendra transformer le pain et le vin en Corps et Sang du Seigneur auxquels tu communieras pour la première fois. Par cette première communion, qui en appellera d’autres régulièrement, tu laisseras la vie de Dieu habiter ta vie et la combler de joie, d’amour et de paix.

En effet, la paix est le second don que Jésus nous fait selon l’évangile. Voyons ensemble ce qu’est la paix du Christ.

Dans l’évangile de ce matin Jésus, précise que ce n’est pas à la manière du monde qu’il nous la donne. En effet, la paix dont il s’agit n’est pas l’absence de guerre ni une espèce de bien-être indéfinissable. La paix est un état de plénitude de bonheur, dans tous les domaines : spirituel, social, mondial et écologique qui trouvera son plein accomplissement dans le Christ Jésus qui est « notre paix ». Voyons cela ensemble :

1/ la paix désigne d’abord le bien être de l’existence quotidienne, c’est-à-dire l’état de l’homme qui vit en pleine harmonie avec la nature, avec lui-même et avec Dieu. Interrogeons-nous à ce niveau là : sommes-nous en paix ? Que faisons-nous pour préserver la nature qui est un don de Dieu ?

2/ la paix c’est ensuite la bonne santé, la sécurité et la concorde fraternelle. En cela ce matin, au-delà de nos soucis, chacun de nous pourrait remercier Dieu d’être « entier » et « intact » car c’est cela que signifie en premier le mot « shalom », ou bien alors d’être dans un pays pacifié, ou pour tous ses amis et famille qui l’entourent et qui sont signes de paix.

3/ la paix est encore « salut », elle est donc un but à atteindre, une espérance de repos éternel après parfois un long combat spirituel.

4/ La paix est enfin le Seigneur Jésus lui-même. Par sa vie donnée sur la croix, par sa mort et sa résurrection, Jésus donne la paix, une paix définitive à tous ceux qui se tournent vers lui et accepte de la recevoir. Ainsi la paix de Dieu s’établit en nous et règne dans nos cœurs spécialement par la communion à son Corps et à son Sang, ce geste que Matt va faire tout à l’heure, et les dimanches qui viennent pour les enfants qui ont fait hier leur retraite de première communion. Communier au Corps du Christ c’est faire le plein de paix, de bonheur, de Salut, de bien-être pour vivre dans ce monde en enfants de Dieu, en serviteur de l’amour, en modèle de fraternité, en témoin du salut.

Alors ce matin, que le Seigneur fasse de nous, en Eglise, le temple de son Esprit Saint et les messagers de sa paix pour le doyenné de Lons ! Amen.