homélie du jeudi de l’Ascension

 

Santo Tomás de Aquino: Sobre la ascensión de Cristo | FORO ...

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. à vous d’en être les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. » Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu

Il est des jours, où la fatigue, la lassitude ou la médiocrité des hommes étalée dans les journaux ou à la télé me poussent à me questionner sur ma foi et ses fondements. J’ai alors le sentiment que le monde où je vis devient de plus en plus insensé et fonce à grande vitesse vers sa perdition. Et ces jours là pour passer ma crise, je me remémore tous les événements de l’histoire du salut et je me rassure en me disant que toute la création, de son commencement jusqu’à la fin des temps et bien blottie dans les mains de Dieu. Oui je fais mémoire de toutes les interventions de Dieu dans l’histoire des hommes et je rends grâce de voir combien Dieu demeure fidèle à son projet depuis la création du monde.

Et la fête de l’Ascension que nous célébrons ce matin est l’une des étapes de l’histoire de notre salut. Selon les textes de la liturgie elle a permis plusieurs choses importantes que j’aimerai reprendre avec vous ce matin :

1/ Jésus n’est pas parti on ne sait où, mais auprès du Père. Ainsi a-t-on entendu dans l’épitre aux Hébreux (2° lecture) : il est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu. Jésus est retourné d’où il était venu, mais il y est revenu revêtu de notre nature humaine. Notre humanité, il l’a assumée par sa naissance, purifiée par sa mort, régénérée par sa résurrection et maintenant par son ascension il l’a divinise, c’est-à-dire qu’il la rend capable de participer à la vie de Dieu pour l’éternité. Ainsi ce que Jésus a vécu, le chemin qu’il a ouvert, nous pourrons l’emprunter pour accéder à la vie en Dieu.

2/ afin de ne pas dévier du chemin qu’il a ouvert pour nous, il nous promet un guide, un GPS pour garder le cap de la vie éternelle. C’est cela que nous lisons dans l’évangile: moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis et dans le livre des actes des apôtres, (1°lecture) il complète : c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours…vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous. L’Esprit Saint est donc le grand don de Dieu pour accompagner les hommes et les femmes croyants durant leur pèlerinage sur terre de ce monde vers le Père.

3/L’Esprit qui nous guide nous pousse à aller vers les autres. Il édifie l’Eglise. Dans les tumultes de ce monde où tout naît, grandit, change et disparaît, redécouvrons émerveillés que le Christ demeure, que son œuvre se poursuit à travers le temps et l’espace par les mains de son Eglise ; c’est-à-dire par la vie de chacun de nous, devenant en notre temps des témoins de la Bonne Nouvelle. En effet, nous lisons dans les actes des apôtres (1° lecture) : vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre

Et si nous nous demandons ce qu’il nous faut faire et de quoi nous devons témoigner, laissons nous instruire par les paroles du Seigneur dans l’évangile : que la conversion soit proclamée en mon nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.

Notre mission est donc d’inviter largement à la conversion. Il s’agit de redire combien nous sommes des pécheurs pardonnés car infiniment aimés. Et il nous faut commencer par Jérusalem, c’est-à-dire par nous même. La première conversion à vivre est celle de notre propre regard sur nous-mêmes : Sommes-nous persuadés que Dieu en Jésus nous aime tellement qu’il a tout donné pour nous sauver ? Savons-nous regarder en vérité notre vie et devant Dieu ouvrir nos cœurs ? Car ce n’est que par notre vie toute imprégnée de la miséricorde de Dieu que nous pourrons proclamer la bonté de Dieu à toutes les nations, c’est-à-dire à notre propre famille, à nos amis, à nos enfants, à nos collègues, etc.

4/ la joie est notre rempart. L’évangéliste Luc nous relate que les disciples retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Jésus leur fait confiance alors qu’ils sont de pauvres pécheurs, mais des pécheurs qui ont goûté à la miséricorde de Dieu. Ils sont donc joyeux de leur humilité. L’humilité doit être aussi notre attitude auprès des hommes de ce temps. Nous allons vers eux non pas avec l’air triomphant des vainqueurs et des gens supérieurs, mais avec l’humilité de reconnaître que si nous étions comme eux, grâce à Christ nous avons pu devenir différents, meilleurs. Car c’est bien dans notre faiblesse assumée et exposée à sa miséricorde que nous avons pu laisser son amour transformer nos vies. Redisons leur que Dieu nous attends tels que nous sommes réellement et non tels que nous nous rêvons !

Alors ce matin dans la joie, invoquons l’Esprit Saint, qu’il fasse de nous pour ce monde le Pain de son amour, les témoins de sa miséricorde offerte à tous. Amen