homélie du 13° dimanche ordinaire C

Priesthood in Kildare & Leighlin | KandLeÉvangile de Jésus Christ selon saint Luc

Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem.  Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.  Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »  Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village. En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »

Le désintérêt croissant de nos contemporains pour la foi chrétienne qui a pendant tant de siècles façonné notre histoire et nos manières de penser et de réfléchir est-il le signe de l’effacement des questions spirituelles ? Non, il suffit d’ouvrir le journal ou l’internet pour découvrir que les mêmes qui ont été baptisés dans la foi chrétienne s’éclatent désormais dans des spiritualités orientales diverses et variées qui ont toutes en commun de ne viser que le bien-être et le développement personnel au détriment d’un réel souci des autres. Ce que dénonce st Paul dans la 2° lecture : Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres.

Est-il alors le signe de l’effacement de Dieu ? Non, car ce n’est pas le désir de l’homme (ou son besoin) qui font exister ou non Dieu ! Si Dieu est, alors il fut avant la Création, il demeure pendant et sera toujours, une fois l’histoire de la création achevée.

Notre foi Chrétienne a cela d’unique qu’elle repose sur la proclamation que Dieu, qui a créé toute chose au ciel et sur terre, est venu à la rencontre des hommes, qu’il s’est incarné, c’est-à-dire qu’il a pris chair humaine. Il a préparé l’humanité à sa venue en choisissant un peuple et en préparant dans ce peuple, quand les temps furent venus, une jeune femme, Marie, par laquelle il s’est fait homme. En Jésus Dieu s’est fait l’un de nous, par Jésus Il a parlé de vive voix aux hommes. Et avant de retourner dans la réalité divine et éternelle qui est la sienne, Jésus a instauré sur terre son Eglise dont la mission est d’annoncer la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ. C’est-à-dire de rappeler que Jésus seul a ouvert à jamais, pour tout homme qui l’accueille,  les portes du royaume et la vie éternelle auprès de Lui. Et cette mission l’Eglise, assistée de l’Esprit Saint, la poursuit à travers les siècles. Et Dieu au cours des siècles passés a toujours appelé des hommes et des femmes à le suivre et à se mettre, dans l’Eglise, au service de cette mission.

Alors Dieu cesserait-il d’appeler les hommes et les femmes de notre temps à le suivre ? Je ne crois pas et cet après midi à Dole, l’admission de Christopher comme candidat au sacerdoce et l’ordination au diaconat en vue du sacerdoce de Ligori et Jegeni ; les vœux prononcés par sœur Maria Clara au Carmel l’an passé et ceux que Michelle Grandvaux prononcera au sein des Petites sœurs des pauvres cet été, ou  encore l’entrée en noviciat des Clarisses de Cléménce de Sagey en sont la preuve. Dieu appelle toujours ceux dont il a besoin pour accomplir la mission confiée à son Eglise. Et les textes de la liturgie nous exposent ses différentes tactiques.

1/ d’abord dans le livre des Rois, Dieu appelle Elisée par la voix d’Elie : le Seigneur avait dit au prophète Élie : Tu consacreras Élisée, fils de Shafath, comme prophète pour te succéder. Cet événement de l’Ancien Testament nous invite à tous nous considérer responsables des vocations. Il nous faut nous-mêmes interpeller les personnes à prendre leur place dans l’Eglise et si nous sentons des dispositions particulières chez une personne, osons poser directement la question « as-tu déjà pensé, ou réfléchi, à devenir prêtre, religieux, religieuse, pour servir le projet de Dieu ? »

2/ dans l’Evangile, deux cas se trouvent exposés. D’abord ceux qui se proposent à suivre Jésus : un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras ».     et ensuite ceux que Jésus appelle lui-même à sa suite : Il dit à un autre : « Suis-mon. » Ces deux cas nous invitent à être attentifs à ceux qui nous confient leur désir de suivre Jésus, sachons les écouter sans jugement et les orienter vers des personnes capables de les aider à discerner (prêtres, religieux, laïcs formés, SDV, etc…). Il nous faut aussi rendre grâce de ce que Dieu appelle encore des jeunes et des moins jeunes à son service, et nous réjouir de ce qu’ils sont, sans juger ni comparer. Dieu sait ce qu’il fait, et l’Eglise, assistée de l’Esprit Saint les aideras à discerner.

3/le psaume nous prévient que des jeunes ne désireront servir l’Eglise que si elle est vivante, joyeuse et tournée vers Dieu. Chacun de nous ce matin se retrouve-il, dans sa foi, dans les paroles du psaume : Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices !

Dieu ne cesse jamais d’appeler, Alors favorisons la réception de ses appels en étant une Eglise jeune et joyeuse qui ose interpeller les personnes capables de servir Christ et qui permet d’accompagner sereinement et sainement ceux qui entendent l’appel de Dieu. Amen