par Anne Nicolle et p. Armaud Brelot
Les commémorations de l’armistice du 11 novembre 1918, après l’hommage au carré militaire du cimetière de Lons, se sont poursuivies ce lundi à l’église des Cordeliers à 9h45 par une célébration œcuménique en présence de représentants de l’État, des Anciens Combattants et d’élus.
cette année l’accent a été mis sur ceux qui sont revenus vivants des combats. Des témoignages de combattants d’hier en temps de guerre et d’aujourd’hui dans le cadre du maintien de la paix, ont été partagés à l’assemblée. La tonalité était tristement similaire quant à l’horreur des combats. entre chaque témoignage la Parole de Dieu a été lue et commentée : le père Arnaud Brelot à fait le lien entre le texte du Qoéleth et le témoignage de MAtthieu Pilote d’hélicoptère et et Madame Changarnier, membre de l’Eglise protestante unie à fait le commentaire de l’évangile sur la Paix que donne le Christ. Dans son propos elle a distinguée la paix des hommes qui n’est qu’une absence de guerres et ni plus ni moins le ‘fruit de l’équilibre toujours précaire des forces’ comme la définit le pape François; de la paix de Dieu proclamée et offerte par Jésus, Son Fils fait homme : ‘je vous laisse la paix, je vous donne Ma Paix’!
Lecture du livre de Qoéleth
Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel :
un temps pour donner la vie, et un temps pour mourir ;
un temps pour planter, et un temps pour arracher.
Un temps pour tuer, et un temps pour guérir ;
un temps pour détruire et un temps pour construire.
Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ;
un temps pour gémir, et un temps pour danser.
Un temps pour jeter des pierres, et un temps pour les amasser ;
un temps pour s’étreindre, et un temps pour s’abstenir.
Un temps pour chercher, et un temps pour perdre ;
un temps pour garder, et un temps pour jeter.
Un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ;
un temps pour se taire, et un temps pour parler.
Un temps pour aimer, et un temps pour ne pas aimer ;
un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.
commentaire du père Arnaud
le témoignage de Matthieu qui vient de nous être lu illustre bien les propos de Qoéleth, ce premier philosophe juif, vécut au 3° siècle avant Jésus-Christ. Il commence son propos par Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel . Matthieu l’a écrit : il y a avant le Crash de sa Gazelle et après. Avant, il y a la possibilité de partir et de servir lors d’Opex et l’impossibilité de le faire après. Pourtant ces évènements de sa vie sont liés l’un à l’autre, ainsi le vol comme instructeur succède au vol en opex pour Matthieu.
Mais pour que se fasse ce passage, il faut digérer l’évènement précédent, il faut en tirer les leçons, l’inscrire réellement dans son histoire. C’est l’expérience que décrit Matthieu : une nuit il a matérialisé, assimilé puis rejeté, expulsé tout ce qu’il portait en lui depuis le crash. Alors s’ouvre une autre vie, un autre possible. La pierre du crash qui était une pierre de destruction de sa vie est devenue pour lui une pierre de construction d’une vie nouvelle. Il y a un temps pour détruire et un temps pour construire rappelle le Qoéleth.
Et ce qui valut pour Matthieu, vaut aussi pour chacun de nous : transformer nos faiblesses, nos peurs, nos angoisses, nos échecs en pierre angulaire d’une vie nouvelle. Comment cela ? Nous le découvrons dans la foi par le Christ Jésus : il est celui qui sur la croix, bois de son échec, de sa mort prochaine, a cloué le péché du monde. Sur la croix il a assumé la faiblesse du monde, les peurs et les angoisses de ce monde. Son passage de la mort à la vie, par sa résurrection nous permet de vivre aussi, avec lui, un passage de nos échecs, de nos vies de péchés, vers une vie nouvelle, transformée. Par sa mort et sa résurrection, Jésus vient inverser le cours du temps et le constat du Qoéleth, désormais : il y a un temps pour mourir et un temps pour donner la vie. Puisse chacun de nous laisser le Christ lui donner la vraie Vie. Amen
Il y a toujours beaucoup d »émotion quand les drapeaux saluent l’autel et le Christ!