Psaume : 121
Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem !
Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble ne fait qu’un ! C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur.
C’est là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. C’est là le siège du droit, le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem : « Paix à ceux qui t’aiment ! Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! »
À cause de mes frères et de mes proches, je dirai : « Paix sur toi ! » À cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien.
Depuis le commencement, à cause de la défiance des hommes à son égard, Dieu a transformé l’Histoire des hommes en histoire du salut. Au cours des siècles Il est intervenu dans la vie des hommes en faisant connaître par la voix des prophètes son désir de se faire l’un de nous pour faire de chacun de nous, si nous le désirons, des participants de sa nature divine. Dieu en Jésus assume notre humanité pour la diviniser et transforme notre marche à travers le temps et l’histoire en un pèlerinage vers la maison du Seigneur, vers le royaume qui vient.
En ce début d’année liturgique il est important de rappeler ce double mouvement de Dieu qui vient à nous en Jésus et de nous qui allons vers le Père. Le temps de l’Avent nous prépare donc autant à Noël (Dieu vient à nous) qu’il nous indique le but de notre vie terrestre : nous préparer à entrer dans le royaume de Dieu. J’en veux pour preuve la première strophe du psaume 121 que nous venons d’entendre. Le temps de l’Avent que nous inaugurons aujourd’hui est à la fois une marche joyeuse vers la crèche et nous pouvons dire avec le psalmiste: Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » Il est aussi l’indicateur du terme de notre pèlerinage sur terre et au jour de notre mort avec le psalmiste nous proclamerons : « maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem » !
Cette double invitation à arpenter joyeusement le chemin vers la crèche et vers le royaume a plusieurs caractéristiques que j’aimerai vous partager ce matin.
1/ Une invitation pour tous. Le désir de Dieu de sauver toute l’humanité est proclamée par la bouche du prophète Isaïe : Vers Jérusalem afflueront toutes les nations et viendront des peuples nombreux. Ils diront : « Venez ! Montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob ! » Ainsi l’élection du peuple juif n’est pas exclusive, elle est particulière. Il n’est pas seul à être sauvé, mais le modèle du Salut accueilli et proposé à tous. Et ce désir divin de sauver toute l’humanité se réalise déjà à la crèche. En effet, à travers l’adoration des bergers israélites et des mages païens c’est déjà toute l’humanité qui est présente devant le Seigneur.
Alors interrogeons-nous. Si tous les hommes sont appelés au salut, ai-je le désir de les voir tous partager la vie de Dieu et, est-ce que j’agis en ce sens ?
2/ Une invitation au changement. Mais pour désirer le salut de tous, il faut d’abord accueillir le sien ! Dans son sermon 169, 13 st Augustin affirmait : « Dieu qui t’a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi ». Dieu ne peut pas nous sauver sans notre accord, sans que nous accueillions le Salut qu’il donne en Jésus.
Les autres peuples attendent aussi qu’on éclaire leur chemin de vie, qu’on leur indique les changements à opérer. Dans la première lecture les païens demandent : Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. Les commandements que Dieu a donnés à son peuple sont à faire connaître à tous les hommes, grâce à eux tous pourront marcher à la lumière du Seigneur. Mais pour que tous marchent, il faut d’abord que nous même soyons sur le chemin !
Demandons-nous maintenant où nous en sommes de l’acceptation de notre salut, avons-nous accueilli Jésus en nos vies, réglons-nous notre vie sur les commandements du Seigneur ?
3/ faire de sa vie un témoignage. Les changements intérieurs qu’opère Jésus quand il est accueilli en nous, se voient à terme à l’extérieur. C’est st Paul qui nous le dit en l’écrivant aux Romains : Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour. Nous devenons des témoins.
Témoigner de sa foi et la proposer aux autres ce n’est pas l’imposer mais désirer leur bien, c’est ouvrir un chemin vers la vie en plénitude à la fin des temps, comme le dit le psalmiste : À cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien.
Par l’eucharistie Dieu vient aujourd’hui crécher en vous, alors demandons-lui la grâce de devenir pour la semaine une crèche publique où les personnes étrangères à Dieu pourront Le contempler à l’œuvre et désirer ainsi bénéficier du salut à leur tour. Amen