PAR LE PÈRE CHRISTIAN PANOUILLOT
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LA COMMUNION SPIRITUELLE OU DE DESIR
Mes chers amis paroissiens
La privation de la Messe dominicale et quotidienne, nous fait soudainement ressentir le manque de l’Eucharistie.
Pour les catholiques, la messe dominicale est l’assemblée sainte qui loue son Seigneur, en ce jour qui lui est consacré. Tout le peuple de baptisés offre à la Trinité Sainte, le Père, le Fils et le Saint les offrandes unies au sacrifice du Christ glorieux.
La Messe est une rencontre avec le Seigneur, et nous recevons en nourriture sa Parole de Vie et son Corps très saint pour entrer dans une communion plus vivante avec Lui. Ainsi notre participation à la Messe est l’actualisation du Sacrifice du Christ, la participation à sa Résurrection et à son Ascension. C’est pourquoi Il nous envoie porter chaque dimanche sa présence à ceux avec lesquels il nous est donné de vivre.
Non, la Messe n’est ni une option parmi d’autres, ni un repas entre chrétiens convaincus, elle est une communion d’amour avec le Seigneur Jésus dans sa Parole, et l’offrande de lui-même à son Père. C’est Lui, le Père qui nous rend frères et sœurs.
Lors de la communion sacramentelle, nous communions réellement à cette réalité dans la dynamisme de la vie Eternelle. Ainsi la Messe est vivante pour le chrétien qui entre dans le mystère qui est célébré. Les chants ou ce qui vient se greffer à la liturgie ne sont là que pour nous aider à entrer dans cette offrande d’amour. La danse aide le danseur et le porte parfois dans l’exécution de son mouvement. Il sait cependant que si la musique venait à s’arrêter, il lui faudrait continuer sa chorégraphie parce qu’il habite le mouvement de l’intérieur. Il en est ainsi de notre participation à l’Eucharistie.
Suivre la Messe dans son missel, ou sur les ondes c’est participer à l’Eucharistie pour la sanctification du dimanche ainsi que les jours d’obligation.
Qu’en est-il alors de la communion ?
Monseigneur Aupetit la rappelait dimanche soir lors de la messe télévisée, puisque la communion sacramentelle est pour l’instant suspendue.
« Pour saint Thomas d’Aquin (Somme théologique, III, q.80, a.1) il y a deux manières de recevoir l’Eucharistie: l’une sacramentelle par laquelle on reçoit le sacrement et ses effets (si on est en état de les recevoir: en état de grâce), et l’autre spirituelle par laquelle on reçoit l’effet du sacrement qui consiste à être spirituellement uni au Christ. Dans ce dernier cas, c’est le désir de recevoir les fruits de ce sacrement par un amour ardent, une foi vive, un esprit d’humilité (la conscience de ses fautes qui nous ont mis dans cette
nécessité) et d’Espérance, qui nous unit spirituellement au Christ présent dans la sainte Eucharistie.
C’est bien ce qui se passe dans le baptême de désir d’une personne suffisamment consciente qui donne les fruits du baptême sans recevoir le sacrement (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1258). Le désir de ces sacrements – précise St Thomas d’Aquin- « vient de la foi qui opère par l’amour, et par cette foi, Dieu, dont la puissance n’est pas liée aux sacrements visibles, sanctifie l’homme intérieurement » (III, q.68, a.2). » abbé Laffargue.
Ce qui est profitable dans la communion appelée spirituelle ou de désir, c’est précisément le désir qui émane du coeur du croyant d’être uni à son Seigneur . Cette démarche porte les mêmes fruits que la communion sacramentelle, car nous nous laissons habiter par le Seigneur tout entier.
On y ajoutera ce que disent sur la communion spirituelle le Pape saint Pie X dans son Catéchisme (III, ch.5 §2), le Vénérable Pape Pie XII dans l’encyclique sur la liturgie Mediator Dei (2ème partie, III) et le Pape saint Jean-Paul II dans son encyclique sur l’Eucharistie (n°34).
Sainte Thérèse d’Avila la recommande dans Le chemin de la Perfection (ch.37): « Vous imprimerez ainsi en vous un amour profond pour notre Seigneur » et saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars: « Si nous sommes privés de la communion sacramentelle, remplaçons-la, au moins autant qu’il se peut, par la communion spirituelle. C’est celle que nous pouvons faire à chaque instant; car nous devons toujours être dans un désir brûlant de recevoir la Bon Dieu. La communion spirituelle fait à l’âme comme un coup de soufflet au feu qui commence à s’éteindre, mais où il y a encore beaucoup de braise: on souffle et le brasier se rallume. » (sermons)
L’Imitation de Jésus-Christ (L. IV, ch.10, n°6) affirme aussi que « Tout fidèle peut aussi communier en esprit tous les jours, à toute heure, avec beaucoup de fruit. Il se nourrit invisiblement de Jésus-Christ celui qui médite avec piété les mystères de l’Incarnation et de la Passion et qu’il s’enflamme en son amour »
« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour…! » (Luc 11, 3)
Dans la communion spirituelle il me semble important de relever trois piliers qui nous aide à faire cette démarche :
croire en la présence réelle « Celui qui mange ma chair et bois mon sang a la vie éternelle moi je demeure en lui »(Jean 6,56)
Croire que l’Eucharistie est un sacrement qui contient réellement et substantiellement le corps, le sang, l’âme et la divinité de Jésus Christ sous les apparences du pain et du vin »( catéchisme).
désirer recevoir Jésus Eucharistie
Quand je communie , je dois avoir le désir que Jésus vienne habiter mon âme comme Zaché « c’est chez toi que je veux demeurer »(Luc 19,5) et le recevoir dans les mêmes dispositions, c’est à dire avec joie.
Notre recueillement est un témoignage de notre foi en Jésus. Souvenez vous comme Jésus est touché par la foi du Centurion « je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri »(Luc 7, 1-10), la femme hémorroïsse, « Ta foi t’a sauvée » (Luc 8,45) rappelez vous combien notre Seigneur est touché par la foi de certaines personnes dans l’Evangile. Sera t’il touché par la nôtre ?
Remercier, action de grâce
Comme le lépreux qui vient dire merci de la grâce qui lui a été faite,(Luc 17, 11-19) Cette action de grâce s’exprime par le recueillement, goûter ce coeur à coeur avec le Seigneur, qui nous entraine dans la communion Trinitaire. L’expression de notre recueillement est un témoignage de notre foi. Cette demande de Jésus « M’aimes-tu plus que ceux-ci ?»(Jean 21,15) vient frapper aussi à la porte de notre coeur.
Une parente me disait qu’une femme qui s’était convertie sur le tard de sa vie et qui participait à la messe du dimanche revenait de la table de communion les bras croisés et la paix sur le visage. C’était pour elle touchant de la voir communier. Communier avec foi est un témoignage pour les autres.
La communion spirituelle nous aide à recevoir la communion sacramentelle avec plus de ferveur et d’intériorité.
Dans l’Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis du 22 février 2007, le Pape BENOÎT XVI demande de veiller à ce que l’ affirmation, que la pleine participation à l’Eucharistie se réalise quand on s’approche de l’autel pour recevoir la Communion, n’introduise pas parmi les fidèles un certain automatisme, comme si par le seul fait de se trouver dans une église durant la liturgie donnait le droit ou peut-être même le devoir de s’approcher de la Table eucharistique.
Il précise ensuite: Quand il n’est pas possible de s’approcher de la communion sacramentelle, la participation à la Messe demeure cependant nécessaire, valable, significative et fructueuse. Dans ces circonstances, il est bon de cultiver le désir de la pleine union avec le Christ, par exemple par la pratique de la communion
spirituelle, rappelée par Jean-Paul II (Enc. Ecclesia de Eucharistia, 17 avril 2003, n°34).
Ce temps d’absence de communion eucharistique soit pour chacun une prise de conscience de notre façon de communier, de la dignité que nous avons vis à vis du Corps très saint du Seigneur, de notre foi, de notre joie à le recevoir jusqu’à son retour glorieux. « Viens Seigneur Jésus » (Apocalypse 22,20) .
Père Christian
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