par le père William Goyard
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus enseignait au temple de Jérusalem. Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les uns disaient : « C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! » D’autres disaient : « C’est lui le Christ ! » Mais d’autres encore demandaient : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la descendance de David et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? » C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! » Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! » Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit :
« Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais- tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.
Fascination et répulsion, voilà les sentiments que le Christ provoque chez ceux qui le côtoient. Dans évangile de ce jour, Saint Jean nous dit que les réactions des uns et des autres sont partagées, certains reconnaissent Jésus comme le Messie tant attendu, d’autres le réfutent énergiquement et affirment, preuves à l’appui, qu’il ne peut en être ainsi.
En fait, le Christ par son enseignement a touché le cœur de certains. Ils se sont laissés habiter par la présence divine qui vient à eux, alors que les autres ne voient en Jésus qu’un danger, un perturbateur, un discoureur qui dérange par sa parole de vérité, comme l’annonçait le prophète Jérémie. Et ils veulent l’éliminer. Leur décision est prise et rien de ce qu’ils voient et de ce qu’ils entendent ne les fera changer d’avis.
Aujourd’hui, rien n’a changé, le Christ demeure toujours celui qui comble les croyants qui s’ouvrent à sa présence, qui mettent leur foi en lui. Et il demeure toujours un perturbateur à éliminer pour ceux qui ne le reconnaissent pas et qui sont dérangés par sa parole de vérité. Voilà pourquoi des chrétiens souffrent toujours pour leur foi.
Nous aimerions une manifestation claire et lumineuse de la puissance de Dieu, pour permettre à tous les hommes de le reconnaître et d’acquérir une foi certaine. Mais la foi n’est pas une question de preuves incontestables, ni de signes univoques. La foi est « d’abord une adhésion personnelle de l’homme à Dieu ; elle est en même temps et inséparablement l’assentiment libre de toute la vérité que Dieu a révélée »(Catéchisme de l’Eglise Catholique N°150). Quelques soient les événements et les paroles, si le cœur de l’homme ne se laisse pas toucher par la présence du Christ, s’il refuse de s’ouvrir à Lui dans une confiance sincère, aucune relation d’amour avec le Seigneur ne pourra naître. C’est dans un cœur disponible et confiant que Dieu se manifeste, et c’est ainsi que nous grandissons dans la foi et que nous entrons dans cette intimité avec le Christ qui nous donne de le reconnaître et de vivre de sa vie.