par le père Arnaud Brelot
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit :
« Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Il y a 2000 ans les disciples étaient comme confinés dans leur tristesse, alors qu’ils faisaient route vers Emmaüs, après les événements tragiques de Pâques. Et le Seigneur Jésus ressuscité le matin même, les rejoint au soir tombant pour faire une partie du chemin avec eux.
La peine embue leurs regards encore incapables de le reconnaître, d’accueillir sa présence. Imaginer qu’Il puisse être présent sous une autre forme, d’une autre manière ne leur est pas accessible pour l’instant.
La Parole de Dieu, qui a pris chair, qui est ressuscitée dans la gloire, s’approche humblement de ses amis. Et elle parle à leurs cœurs « qui étaient tout brûlant ». Jésus catéchise ses âmes tristes et les embrase par ses mots qui disent le projet du Père et son amour fou et fidèle pour l’humanité. Alors le feu de la foi réchauffe à nouveau les disciples, le pouvoir de la Parole de Dieu est ici pleinement révélé : Elle met le feu de l’amour et de la foi dans leurs cœurs ouverts à son écoute.
Aujourd’hui, nous sommes aussi confinés, privés comme la grande majorité des catholiques du Pain de Vie, de l’Eucharistie dont on réalise peut-être enfin, combien il est vital à notre vie de foi…. cependant aujourd’hui aussi Dieu, en son Fils Jésus, sa Parole fait chair, nous rejoint dans nos maisons et nous entretient à travers l’Ecriture. Depuis le début du confinement combien de fois avons-nous ouvert la Bible pour y écouter le Seigneur nous déclarer son amour?
Alors encore un mois pour laisser le Seigneur embraser notre cœur et toute notre vie, pour fonder notre foi, affermir notre espérance et décupler notre charité. Rappelons-nous les paroles de Jésus en réponse à la première tentation de Satan au désert : « l’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Laissez-vous nourrir par Lui chaque jour en ouvrant votre Bible, Il vous y attend!