par le père William GOYARD
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie Madeleine, de laquelle il avait expulsé sept démons. Celle-ci partit annoncer la nouvelle à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient. Quand ils entendirent que Jésus était vivant et qu’elle l’avait vu, ils refusèrent de croire. Après cela, il se manifesta sous un autre aspect à deux d’entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu’ils étaient à table : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité. Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. »
« Seigneur, fais grandir en nous la foi ! »
Saint Marc dans l’Evangile de ce jour, nous montre que croire en la résurrection du Christ ne va pas de soi. Comme il en a été pour les disciples, la foi en la résurrection n’est pas facile pour tous, et même les proches de Jésus n’ont pas mis le même temps à reconnaître la réalité de la résurrection. Souvenez-vous du disciple bien-aimé qui court au tombeau avec Pierre au matin de Pâques, lui, devant le linceul et les linges posés, il vit et il crut. Ces simples indices matériels lui ont suffit. Marie de Magdala qui découvre le tombeau vide pense, elle, qu’on a enlevé le corps du Seigneur, mais c’est en entendant sa voix qu’elle le reconnaît dans le jardinier. Et les autres apôtres ont attendu de le voir de leurs yeux pour croire. Thomas, lui veut plus, il veut le toucher, il veut mettre le doigt dans la marque des clous, pour s’assurer que c’est bien Jésus qui a été crucifié qui se manifeste.
Ces attitudes des proches de Jésus sont tout à fait humaines : elles sont les nôtres. C’est par nos sens que nous appréhendons les choses qui existent autour de nous, la vue, l’ouïe, le touché, nous permettent de connaître les choses du réel. Mais le Christ nous demande d’aller plus loin, d’aller au-delà du sensible, pas dans le chimérique ou le fabuleux, mais dans une dimension qui dépasse ce que nous pouvons appréhender par les sens, et que nous ne pouvons atteindre que par la foi. Et c’est le reproche que le Christ adresse à ses disciples : celui de rester enfermés dans leurs limites humaines. Il leur reproche de ne pas entrer dans une confiance totale dans la réalisation de ce qu’il leur avait annoncé avant sa mort, de ne pas s’ouvrir aux témoignages de ceux qu’il a envoyés. Et c’est pourtant eux, qui ont tant de difficultés à croire, qui ont même des doutes et des interrogations, c’est eux qu’il envoie pour proclamer l’Evangile. Mais comme le Seigneur le dira à Saint Paul « ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2Co 12, 9). Et c’est dans la faiblesse des disciples, dans leur difficulté à croire et à faire confiance, que la grâce de Dieu s’est déployée et a touché tous les peuples. Aujourd’hui encore, nous sommes, nous aussi faibles et nous avons peu de foi, mais le Christ nous appelle à lui faire confiance et à se laisser faire par Lui, pour que sa grâce, à travers nous, puisse toucher tous ceux auxquels nous sommes envoyés. Alors, entrons dans une confiance sincère, en laissant de coté nos doutes pour nous ouvrir à l’action de Dieu et faisons lui confiance. Comme le disait Pierre Gourcat : « au lieu de croire en tes doutes et douter de ta foi, crois en ta foi et doute de tes doutes ».