par le père Arnaud Brelot

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir
les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. » Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? » Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » 

 

L’évidence n’empêche pas le questionnement, au contraire elle permet de l’orienter vers les choses importantes. Ainsi, si Nicodème reconnaît que Jésus agit de la part de Dieu à la vue des signes qu’il accomplit, il s’interroge quant à la manière d’être renouvelé dans sa foi pour être au diapason de l’Enseignement du Rabbi Jésus . Il sent bien qu’il est appelé à être un être nouveau, qu’il doit naître de nouveau. Et il expose sa perplexité à Jésus, il ne craint pas son regard, humblement il dépose ses questions à ses pieds.

Et Jésus lui ouvre alors un chemin spirituel, il oriente son regard de sa mère biologique vers l’Eglise, sa mère spirituelle. Car c’est elle désormais qui enfante à Dieu ses enfants, ses héritiers, ses princes et ses princesses appelés à régner avec lui dans la gloire éternelle.

Oui dans l’eau du baptême et par le don de l’Esprit Saint, l’Eglise enfante des fils et des filles de Dieu. Et cette gloire, en avons-nous encore conscience? Plus que des humains, par le baptême et dans l’Esprit nous sommes déjà des dieux! Mais des dieux par participations à la nature divine. Des dieux par cadeau, par amour!

Alors, chers frère, chère sœur qui lit ma prose : prends le temps aujourd’hui de te regarder dans un miroir, non pour y voir l’oeuvre du temps et t’en lamenter, mais bien plus pour y déceler l’oeuvre de l’Esprit Saint et de t’en réjouir! C’est un fils, une fille, un héritier de Dieu que tu contemples. Un jour tu régneras avec Lui pour l’éternité.

Tu as du mal à te projeter? Alors écoute la réponse de Jésus à Nicodème : Le vent souffle où il veut :tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. Tu viens de la Terre et de la chair et par ton baptême tu deviens du ciel et de l’Esprit!