méditation jeudi 3° semaine de Pâques

par le père William GOYARD

 

Samedi 11 août 2012 : 19ème dimache du TO BÉvangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.
Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui- là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

 

Nous avons faim !

 

Voilà encore des paroles mystérieuses de Jésus qui trouvent un éclaircissement dans la lumière de Pâques. Jésus est à la synagogue de Capharnaüm et il enseigne les foules sur sa mission. Il est bien celui qui est descendu du ciel, envoyé par Dieu pour Le faire connaître au monde. Mais pour entrer dans cette communion avec Dieu, il faut reconnaître dans la foi que le Christ est bien son envoyé, il est bien le Messie annoncé, celui qui vient donner la vie de Dieu à l’humanité affamée. Affamée oui, mais pas seulement du pain de la terre nécessaire à la vie humaine, mais affamée aussi d’un autre pain, un pain qui seul peut apaiser cette faim intérieure qui se trouve en tout homme et qui l’attire vers un absolu qu’il a du mal lui-même à définir. Jésus affirme qu’il est ce pain descendu du ciel, ce pain qui est attendu par ceux qui mettent leur désir en Dieu, ceux qui attendent de Lui cette plénitude intérieure, cette vie éternelle qui ne peut venir que de Lui. Jésus se présente comme ce pain qu’il faut manger pour vivre réellement. Il faut manger sa chair et boire son sang ; paroles surprenantes qui horrifieront même certains auditeurs qui renonceront alors à suivre Jésus. Mais à la lumière de Pâques, ces paroles prennent tout leur sens. Le Christ est la vraie nourriture. Il est celui qui se fait présent à nous pour nous combler. Il est celui qu’il faut rechercher et accueillir pour vivre, pour vivre en plénitude. En le recevant dans sa Parole et dans son Eucharistie, il se fait nourriture pour la route, pour avancer vers notre destiné : la vie éternelle en Dieu. En cette période particulière où les chrétiens sont privés de l’Eucharistie, la faim se fait plus intense et cette nourriture spirituelle est espérée par le peuple affamé. Cependant nos dirigeants ne semblent pas réaliser le poids de la famine qui pèse sur les croyants en attente de nourriture. Car c’est lui, le Christ ressuscité, notre véritable nourriture qui veut rejoindre chacun de nous pour le rassasier et le fortifier de sa présence. C’est la mission de médiation du Christ : par sa vie, sa mort et sa résurrection, il s’offre à Dieu son Père et à l’humanité entière pour rejoindre chacun de nous et nous permettre de nous unir à Dieu et vivre de sa vie.