par le père Arnaud Brelot +
Certains parmi vous ont choisi de suivre la messe en direct du presbytère de Lons, .malheureusement une coupure internet s’est produite pendant l’homélie. Vous en trouverez ci-dessous le texte intégral.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : ‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.’ Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : ‘Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.’ Les prévoyantes leur répondirent : ‘Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.’ Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : ‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !’ Il leur répondit : ‘Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.’ Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »
Ce dimanche 8 et le 15 novembre prochain, nous devions célébrer les premières communions des enfants de notre doyenné. Et ma pensée va vers eux en premier. Voilà deux fois que la célébration de ce grand moment de leur vie chrétienne est reporté. En ce sens ils me font penser aux 10 jeunes filles de l’Evangile que nous venons d’entendre. Comme elles ils étaient invités au repas des Noces de l’Agneau, c’est-à-dire qu’ils allaient pour la première fois communier au Corps du Christ, participer pour la première fois au banquet qui préfigure le repas des noces éternelles. Et comme les jeunes filles de l’évangiles ils doivent attendre, veiller pour être prêts au jour et à l’heure où se repas d’amour pourra leur être servi !
Il nous faut donc, parents et catéchistes, paroissiens et copains du caté, les aider à garder fort et vivant le désir de communier. Nous devons tous ensemble les aider à garder leur lampe allumée pour qu’ils puissent le jour venu se rendre auprès du Seigneur pour unir en sa vie donnée, leur âme à la sienne.
Mais ce qui vaut pour nos enfants, vaut aussi pour nous maintenant. Cet évangile nous invite à interroger notre rapport à l’Eucharistie.
1/ est-elle pour nous un repas de Noces ?
Un repas de noce est un repas de fête où art de la table, décoration et plats finement préparés s’allient pour la joie des convives, sans oublier que les invités portent eux aussi une tenue de fête. Est-ce bien ainsi que se passe l’Eucharistie dans ma communauté, que je la vis moi-même. Est-ce que je viens à la messe en faisant attention à ma tenue… car ce jour un est jour de fête ! L’autel et les vases sacrés sont-ils bien préparés, propres et brillants ? Les fleurs ornent-elles le pied de l’autel et celui de l’Ambon ? Les chants sont-ils mélodieux et tournés vers la joie ? Oui tout doit contribuer dans notre liturgie à saisir combien la messe est un temps de fête, un repas de noces où le Seigneur Jésus vient s’unir à nos âmes ! Rappelez-vous ces paroles bouleversantes de Jésus « ceci est mon corps livré pour vous ! » il vient s’unir à nous comme un époux à son épouse se disant l’un à l’autre « ceci est mon corps livré pour toi ». L’eucharistie est un mystère d’alliance auquel nous devons nous préparer !
2/ que notre confinement ne soit pas un endormissement
Privés de l’Eucharistie pour l’instant, nous entrons une nouvelle fois cette année en veille ! Nous devrons garder vif en nous le désir de communier, de nous unir à l’époux de notre âme. Privé du repas des noces ne nous endormons pas, demeurons vigilants… creusons en nous le désir de recevoir le pain de Vie. Chaque jour redisons notre acte de communions spirituelle, allons devant le tabernacle dans l’église proche de chez nous et disons au Seigneur notre amour, notre manque, notre peine et nos désirs. Ne le laissons pas seul, lui qui est confiné par amour pour nous dans tous les tabernacles du monde ! Comme le rappelle un chant que nous connaissons bien « tenons en éveil la mémoire du Seigneur, gardons au cœur le souvenir de ses merveilles ».
3/ la charité, la bonne huile pour arpenter, dans la lumière, notre chemin spirituel.
Certes notre corps est confiné, mais cela ne signifie pas qu’il faille également que notre cœur le soit ! Pour garder vif notre désir de Dieu il nous faut nous rappeler qu’en chaque homme et femme nous pouvons le rencontrer, le reconnaître. Aussi je vous invite, dans tout notre doyenné et au-delà, de faire chauffer votre téléphone, de prendre des nouvelles les uns des autres, à proposer aux plus fragiles, aux plus isolés, vos services. Les enfants peuvent aussi participer en faisant des dessins avec quelques mots de soutien à envoyer dans les maisons de retraites (qu’ils nous les fassent parvenir à Voiteur et à Lons et nous les transmettrons aux résidents des EPADH dont ils feront la joie). Voilà comment garder à niveau l’huile de la lampe que nous aurons à prendre en mai pour avancer vers le Seigneur au jour de la rencontre.
Voilà frères et sœurs, demeurons vigilants et fermes dans la foi et l’espérance de participer à nouveau, dans la joie, au repas des noces de l’amour où Dieu lui-même vient s’unir à son Eglise. Pour que notre charité demeure active, je dépose chacun de vous dans la patène, sur l’autel, pour faire de vous, dans la communion spirituelle, le bon pain de Dieu pour le monde. Amen