commentaire du samedi 14 novembre

BD, diaporama : La parabole du juge sans justice (Prier ...

par le père William Goyard

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !  Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ?     Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Voilà des paroles du Christ qui sont supposées nous soutenir pour prier sans nous décourager, selon ce que précisent les premières phrases du texte. Mais à l’idée que Dieu, comme le juge inique de la parabole, nous exaucera pour ne plus qu’on lui « casse la tête » peut, au contraire, nous dissuader d’être insistant. Mais que veut vraiment nous dire le Christ en mettant en scène cette veuve et ce juge ? Ce que demande la veuve, à corps et à cris, c’est la justice. Avec une hargne et une rage telles que le juge en est épuisé et assommé. Elle ne renonce pas à avoir gain de cause et elle ne veut rien lâcher. Bien souvent, dans l’Evangile et dans la vie spirituelle, nous sommes invités, au contraire, à lâcher prise et à renoncer. Ici c’est l’inverse, Jésus nous exhorte à toujours être animés d’un désir ardent, d’une rage intérieure qui nous tourne vers Dieu avec une grande détermination. « Le Royaume de Dieu appartient aux violents » Mt 11, 12. Car c’est ce désir brûlant de Dieu qui est le moteur de notre vie spirituelle, de notre espérance, de notre confiance, de notre foi. Si ce désir s’estompe, si nous nous affadissons, si nous n’aspirons plus à cette intimité avec Dieu, alors notre foi s’étiole et disparait.

Ce texte questionne donc notre vie spirituelle : ai-je faim de Dieu ? Ai-je un désir ardent de m’unir à Lui ? Ai-je (surtout en ce moment) confiance en sa présence? Le Christ, s’Il revenait, trouverait-il ma foi?

« Comme un cerf altéré cherche l’eau vive,

ainsi mon âme te cherche toi mon Dieu.

Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant,

Pourquoi te désolé, ô mon âme et gémir sur moi ?

Espère en Dieu, il est mon Sauveur et mon Dieu » Ps 41