par le père Jean Villet

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ, roi de l’univers et sa venue glorieuse à la fin des temps.
Jésus n’est pas un roi à la manière des grands et des puissants de ce monde, mais un roi humble , un roi serviteur, un roi berger.
Par la voix du prophète Ezéchiel, Dieu annonce qu’il va s’occuper de ses brebis. Il veillera sur elles, spécialement sur les plus fragiles. Dieu révèle sa proximité, sa bonté, son amour qui prennent visage avec le Christ, le Bon Pasteur, le vrai Berger. Rempli de l’Esprit Saint, Jésus annonce en paroles et en actes la Bonne Nouvelle du salut aux pauvres, aux humbles, aux personnes malades, aux exclus de la société. Sa miséricorde change le cœur et la vie de ceux qui se reconnaissent pécheurs et mettent en lui leur foi. Avec Jésus, s’inaugure la présence du Royaume de Dieu, proclamé dans les Béatitudes.
L’Evangile de ce dimanche nous offre une fresque grandiose et universelle, appelée communément « le Jugement Dernier ». Quand le Fils de l’homme, viendra dans sa gloire, toutes les nations seront rassemblées devant lui. Alors, le Seigneur mettra en pleine lumière la vérité et la qualité de notre vie. Comme le disait Saint Jean de la Croix, nous serons jugés sur l’amour. N’est-ce pas l’amour qui donne à toute existence sa vraie valeur ; sa dimension d’éternité. Ce qui provoque la surprise, l’étonnement de tous, c’est que le Christ s’identifie aux pauvres, aux malades, aux étrangers, aux prisonniers, aux plus petits d’entre ses frères. Tous ont une place de choix dans le cœur de Dieu, comme tous ceux qui leur viennent en aide. En Jésus, Dieu est solidaire de tous les hommes et tout être humain, même le plus fragile, le plus abimé est le reflet du visage de Dieu.
Ce langage imagé du Jugement dernier n’est pas destiné à nous faire peur, mais nous renvoie à notre responsabilité de baptisés : « Qu’as-tu fait de ton frère ? ». Il est indispensable de prêter attention aux nouvelles formes de pauvreté et de fragilité dans lesquelles nous sommes appelés à reconnaitre le Christ souffrant : les sans-abris, les réfugiés, les personnes âgées souvent seules , les jeunes en recherche d’emploi , les personnes touchées par la crise sanitaire avec ses répercussions dans la vie économique et sociale.
Dans son dernier rapport, le secours catholique fait état de ces 10 millions de personnes en situation de pauvreté.
« Qu’as-tu fait de ton frère ? » Rendons grâce à Dieu pour tous ceux qui œuvrent généreusement à l’avènement d’un monde plus solidaire, et fraternel. N’est-ce pas déjà le signe du Royaume de Dieu qui advient chaque jour sur la terre et qui s’accomplira pleinement avec la venue du Christ Ressuscité à la fin des temps. Amen