Lecture du livre du prophète Isaïe : Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la
gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure
couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront
vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se
rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers
afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux
t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant
l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.
Comme Isaïe en son temps, nous avons envie de dire de notre époque « Voici que les ténèbres
couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples ». Ténèbres de la maladie et spécialement de
la Covid ; ténèbres du terrorisme islamiste ; ténèbres du politiquement correct qui peu à peu détruit
tous les repères sociétaux traditionnels taxés tous d’être les fruits du patriarcat blanc et judéo-
chrétien ; ténèbres du relativisme moral, du chacun pour soi, de la loi du plus fort qui transforme peu
à peu l’humain en objet interchangeable voir jetable. A ce propos, je suis resté pétrifié devant les
images de liesse et de joie de femmes en Argentine car elles avaient enfin le droit d’avorter !
Comment en est-on arrivé à ce point que choisir la mort provoque la joie de celles qui sont les
protectrices de la vie ?
Alors faut-il pour autant se laisser abattre ? Certainement pas, car le mal et la mort détruisent à
grande vitesse leurs suppôts. La culture de mort qui est semée partout doit l’être toujours à nouveau
car ses serviteurs dépérissent vite à ne donner que la mort, à ne vivre que dans un monde liquide où
l’on perd vite pied et où l’on se noie facilement.
Alors que faire ? D’abord écouter à nouveau le prophète Isaïe qui dans le même texte oppose aux
ténèbres la vraie Lumière. Il l’affirme avec force à Jérusalem : sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa
gloire apparaît. Oui contre les ténèbres s’est levée la vraie Lumière, le Seigneur. Et c’est même de
toute sa gloire, c’est-à-dire en hébreu de tout son poids que Dieu va intervenir. Et Isaïe va même plus
loin, il annonce déjà que cette lumière brillera pour tous les peuples de la terre : Les nations
marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Et nous découvrons que cette promesse s’est réalisée au jour de la naissance du Sauveur à Bethléem.
Jésus l’enfant Dieu est la Lumière du monde. Oui la gloire de Dieu, la lumière des nations est un
enfant dans une mangeoire. Hier comme de nos jours, c’est du mystère de la vie faible et fragile,
exposée à la violence des hommes que jaillit la Lumière véritable, qui fait tomber à ses genoux les
humbles bergers comme les sages d’orient.
Contre les ténèbres qui envahissent notre monde se lève la Lumière de Dieu qui vient éclairer le
monde et lui ouvrir un chemin de salut. Une lumière pour ceux qui croiront en lui. Une lumière qui
les guidera vers le Royaume et vers la Vie. Le prologue de saint Jean le redit si puissamment : En lui
était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres
ne l’ont pas arrêtée. Oui Jésus est la Lumière qui éclairera tous les peuples au jour où elle sera mise
sur le lampadaire de la croix. C’est ce mystère là que le troisième cadeau des sages rappelle. La
myrrhe, parfum précieux qui sert à embaumer les morts est offert à Jésus pour annoncer sa mort ; sa
mort qui ouvrira nos yeux et nos corps tout entier à la Lumière de la Vie.
Et dès lors c’est au Golgotha que fut planté le lampadaire du monde permettant dès ce vendredi
saint là que la Lumière de Dieu l’emporte à jamais sur les ténèbres, les engloutissant dans l’offrande
de sa vie par amour. Désormais donc c’est la vie donnée par amour du monde qui éclairera celui-ci et
lui permettra de marcher vers le royaume. Et c’est cela que proclame st Paul aux Ephésiens : toutes
les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. La lumière brille pour tous et la mission de l’Eglise
est de la faire briller partout dans le monde.
Aujourd’hui, nous devons chacun prendre part au rééclairage du monde. Chacun de nous doit
prendre aujourd’hui l’engagement de se faire torche pour l’année qui vient. Chacun de nous doit
décider de mener le combat contre les ténèbres en accueillant la Lumière de Dieu dans sa vie et en la
diffusant autour de lui. N’oublions pas les paroles de st Jean sur Jean le Baptise : Cet homme n’était
pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Il en est de même pour nous
maintenant, en recevant l’Eucharistie tout à l’heure vous accepterez de vous laisser embraser par la
vie du Christ, de recevoir en votre vie sa lumière, pour qu’à travers vous Il brille dans tous les coins
du doyenné de Lons.
Alors soyez ses témoins fidèles ; que grâce à votre vie donnée au Christ les ténèbres s’éloignent enfin
! Amen