homélie 5° dimanche ordinaire C

par le père Arnaud Brelot +

L’Évangile qui guérit!

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc : En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

C’est le soir venu, après le coucher du soleil, précise l’évangile ce matin qu’on amenait à Jésus tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. Oui, quand règnent les ténèbres au dehors, c’est-à-dire quand il nous semble que nous somme au soir de notre vie ou perdus dans la nuit de la souffrance ; ou encore quand les ténèbres règnent aussi au-dedans de nous à cause de la maladie, du handicap, de la possession démonique, du péché, il demeure une lumière. Il demeure la Lumière : Jésus le Christ. Il est le phare dont le rayonnement guide tous ceux qui le regardent vers l’acceptation de l’épreuve, la patience, la délivrance, le salut et parfois la guérison. Oui l’essentiel pour Jésus est de délivrer du mal et de sauver du péché ceux qui en sont prisonniers. Pour rendre visible cette priorité du salut, parfois, comme un signe de sa puissance, il donnera aussi la guérison. L’évangile nous rapporte qu’Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons.

Cette lutte de Jésus Lumière contre les ténèbres n’est pas que pour quelques-uns, pour les plus faibles uniquement. Elle est pour nous tous, pour tous les vivants. En effet l’évangile précise que la ville entière se pressait à la porte. Oui frères et sœurs tous les habitants venaient à Jésus. Evidemment on imagine tous ceux qui souffrent et cherchent un peu de compassion, de réconfort, de soutien ; on imagine aussi les biens portants aidant les personnes malades ou handicapées à aller jusqu’au lieu où réside Jésus. On imagine également ceux dont la douleur n’est pas visible, ceux qui cherchent un sens à leur vie, marcher aussi, vers un but enfin trouvé, vers le Christ Lumière qui veut les combler de sa Vie. Ce matin, il en est encore de même des membres de notre communauté qui compte des bien-portants des personnes en recherche, des personnes malades ou handicapées. Parmi nous peut-être certains ont-ils pensé ou exprimé leur mal-être comme Job dans la première lecture : ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur. Quoi qu’il en soit, tous, nous nous sommes levés pour venir jusqu’à Jésus, pour lui confier nos joies et nos peines, pour recevoir de lui force et courage dans les épreuves car nous croyons comme le psalmiste qu’il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures. Nous nous approcherons de l’autel tout à l’heure pour le laisser semer en nous sa vie divine afin que, par la communion à son Corps, nous obtenions les biens nécessaires pour vivre à la hauteur de notre vocation, pour vivre en fils et fille de Dieu.

Telle est particulièrement Cynthia qui fut présentée au début de la messe de 10h30, lors de sa première étape en vue du baptême. Elle est catéchumène comme 6 autres adultes de notre doyenné. Chacun d’eux, à sa manière cherche la lumière qui éclairera leur vie et la rendra plus harmonieuse, plus cohérente, plus belle car plus ajustée à ce que le Seigneur a voulu en les créant à son image et à sa ressemblance. Ils avancent chacun, à son rythme, et comblent de joies et d’actions de grâce ceux qui les accompagnent et dont j’ai la joie d’être !

Il y aussi sur ce chemin vers la Lumière, nos confirmands, jeunes et adultes, nos premiers communiants et enfants en âge scolaire désireux de recevoir le baptême. Malgré l’épreuve des confinements et la raréfaction des rencontres ils ont pour la plus grande part poursuivit leur chemin, se sont adaptés pour garder Jésus vivant en eux, pour poursuivre leur chemin vers et avec le Christ.

Evidement sur ce chemin vers la Lumière il y a chacun de nous et je rends grâce ce matin pour tous les efforts d’adaptation des uns et des autres aux changements nombreux dus aux décisions sanitaires du gouvernement. Tâchons d’inventer ensemble d’autres moyens de vivre en communauté, essayons de créer de nouvelles convivialités, de nous investir selon nos capacités pour que notre communauté devienne vraiment une famille accueillante et chaleureuse ; la famille de Dieu présente dans le doyenné de Lons.

Cette persévérance de tous dans la foi je la salue et l’encourage à durer car elle fait écho aux paroles que saint Paul adresse aux Corinthiens dans la 2° lecture Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Puissions-nous vivre le carême qui s’annonce dans cette optique-là : être tous au service du Seigneur et nous servir les uns les autres dans la foi et l’amour fraternel. Cela n’est pas facultatif, c’est le cœur de l’Evangile de la Bonne nouvelle.

Recevons donc ce matin, par l’Eucharistie célébrée et consommée, la force toute puissante de Dieu afin comme le dit st Paul de nous faire l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible ; de nous faire tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. Amen