Évangile de Jésus Christ selon saint Marc : Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux,
et Jésus s’assit dessus. Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! »

La Passion selon st Marc : Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié. Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde, ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui,
ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. t ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements,
…… Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; …. De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes,…
Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient. ….. Quand arriva la sixième heure l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure,……….. Jésus, poussant un grand cri, expira.

Quel contraste entre le début de notre célébration et le récit de la Passion que nous venons d’entendre. Tout à l’heure nous étions dans la joie et la liesse brandissant nos rameaux, maintenant nous versons des larmes avec les quelques femmes restées au pieds de la croix. Tout à l’heure nous avions le cœur gonflé du bonheur de voir une foule en fête autour de Jésus, maintenant nous le contemplons homme de souffrance, le dos déchiré par les fouets et encore meurtri par la croix. Tout à l’heure, la ville de Jérusalem tout entière accueillait Jésus humblement porté sur un âne ; maintenant il n’y a plus que des hommes qui insultent, moquent et rejettent Jésus humblement cloué sur la croix en dehors de Jérusalem.
C’est pourtant le même Jésus, le même ami qui vit ces deux extrêmes des comportements humains à son égard. Ce qui interroge c’est la vérité de fidélité, de notre fidélité au Seigneur Jésus.
Durant l’année nous contemplons chaque dimanche Jésus qui fait des miracles, qui relève, qui guéri, qui enseigne avec bonheur et facilité, qui touche les cœurs en restaurant les corps ; et alors il n’est pas difficile d’aimer et de suivre ce Jésus-là : un Jésus fort, puissant, rempli de vie et de joie : un Dieu fait homme comme on l’attendait.
Maintenant et durant toute la semaine sainte, l’Eglise nous donne à contempler Jésus en sa Passion : Jésus courbé sous le poids de la croix et souffrant les outrages des juifs et des romains. Jésus qui tombe, Jésus qui vacille et trébuche, Jésus qui peine devant le péché du monde, Jésus qui crie sa peur à Dieu : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Il est alors beaucoup plus âpre d’adhérer et de suivre ce Jésus-là. Comment aimer celui qui paraît comme un perdant, un looser, comment aimer celui qui est désormais faible et mourant sur la croix, comment reconnaître un Dieu dans cet homme là ?
Ne nous leurrons pas sur notre fidélité, elle eut été certainement la même que celle des disciples, l’un l’a trahi, l’autre l’a renié, les autres l’ont abandonné. Seules demeurent quelques femmes fidèlement au pied de la croix.
Eh bien c’est vers ces femmes que je vous invite à tourner votre regard pendant la semaine, vers elles qui croient contre toute espérance, elles qui voient ce qu’aucun autre ne voit : C’est quand Jésus est le moins semblable à Dieu tel qu’on l’imagine, qu’il est le plus Dieu tel qu’on en a besoin.
Sur la croix, Jésus, c’est-à-dire « Dieu Sauve », cloue le péché, tue la mort à jamais, libère l’homme pécheur, restaure l’humanité dans sa gloire.
Pendant cette semaine, aiguisons notre regard et sachons voir qu’au-delà des fausses évidences, aujourd’hui comme hier, Dieu nous sauve sur la croix. Alors laissons-le nous sauver, accueillons notre salut en recevant sa vie en nourriture ! Amen