Nous avons tous vu, dans des films au moins, le dernier repas d’un condamné à mort. Lors de celui-ci on lui sert le repas qu’il désire. Cela va du minimum au plus fastueux comme je l’ai découvert en surfant sur internet. Tous se sont plus ou moins rempli la panse avant de mourir, afin de profiter une dernière fois des délices de cette terre….
Mais si tous les condamnés à mort ne vivent pas leur dernier repas sur terre de la même manière, Ils l’ont tous vécu pour eux, pour un dernier plaisir personnel. Un seul, le Seigneur Jésus en fit un moment unique. En effet, lors de son dernier repas avec les siens le Seigneur Jésus, offre sa propre vie en nourriture et transforme ce dernier repas en un repas qui sera actualisé par les mains des prêtres, jusqu’à la fin des temps ; pour qu’à travers les siècles et sur toute la terre il puisse être partagé par tous les convives croyants en Jésus mort et ressuscité.

Ce repas nous l’appelons Eucharistie. Quel mot merveilleux, car si vous vous promenez en Grèce vous l’entendrez souvent prononcer car il signifie « merci ». Oui ce repas où Jésus se donne en nourriture pour tous les croyants est un grand merci ! Merci à qui , merci de quoi, merci pour quoi?
D’abord merci à Dieu le Père car en célébrant la messe nous Le remercions pour toutes les merveilles qu’Il a accomplies pour nous sauver :
Il a libéré son peuple élu de l’esclavage : Le sang de l’agneau immolé qui recouvre le linteau et les deux montants des portes des maisons juives protège leurs habitants du fléau dont Dieu frappera le pays d’Égypte. Et désormais ce jour-là sera pour eux un mémorial qu’il faudra fêter d’âge en âge.
Le Père a aussi libéré tous les hommes de l’esclavage du péché : le sang de Jésus son Fils, le véritable agneau immolé, flagellé et crucifié protège de la mort éternelle ceux qu’il a marqués. Et pour nous aussi, comme st Paul le rappelle dans sa 1° lettre aux Corinthiens, Jésus nous commande de faire cela en mémoire de Lui.
Ensuite célébrer l’eucharistie c’est remercier Dieu du don que son Fils Jésus a consenti à faire pour sauver tous ceux qui croiront en Lui. Oui l’Eucharistie est un mémorial. C’est-à-dire qu’on se souvient à chaque messe que Jésus a offert sa vie sur la croix pour nous sauver et d’une certaine manière Il continue de le faire, c’est-à-dire de s’offrir à Dieu son Père jusqu’à la fin des temps, afin que tous puissent avoir accès au salut. Pour cela on dit de l’Eucharistie qu’elle est le renouvellement non sanglant du sacrifice de la croix.
Enfin célébrer l’Eucharistie c’est remercier Dieu le Père de nous donner autant que nous en avons besoin, son Fils en nourriture. Pour que nous soyons peu à peu des êtres divinisés, Jésus donne sa vie en nourriture aux hommes. Il consent à faire de nos pauvres corps la maison qu’Il a plaisir à habiter. Il nous transforme en ce qu’Il est lui-même. Communion après Communion nous devenons le Corps du Christ. Et Pour cela, pour ce cadeau qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer, chaque dimanche c’est notre merci qui monte vers le Père, pour un si grand don.
Déjà le psalmiste se demandait Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? Et nous-mêmes cherchant à répondre à cette question nous ne pouvons que répondre par notre présence à la messe le dimanche. Notre fidélité à l’eucharistie dominicale et même journalière pour ceux qui le peuvent est la réponse chrétienne qui s’appuie sur les paroles du psaume : J’élèverai la coupe du salut et Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce. Oui par notre participation à la messe nous rendons grâce à Dieu en lui offrant le seul cadeau digne de lui : le Corps et le Sang de son Fils, le seul sacrifice que Dieu puisse vraiment recevoir et agréer.

Voilà pourquoi l’Eglise ne peut pas vivre sans prêtres. Ils sont ceux qui ont offert leur vie à Dieu pour qu’Il les configure à son Fils. Les prêtres prêtent leur pauvre humanité à Jésus pour qu’Il puisse nourrir de sa Vie le peuple des croyants. Et Jésus compte sur chaque membre de son peuple pour qu’Il devienne à son tour son bon pain, son corps en nourriture, pour le monde. Telle est l’articulation entre le ministère sacerdotal et le ministère baptismal. Pour que tous les baptisés soient serviteurs, c’est-à-dire deviennent des ‘lavant les pieds de leurs frères’ quelques-uns parmi eux sont configurés au Christ, revêtent le Christ pour les nourrir du Vrai Pain de Vie, le Corps du Ressuscité.
Alors prions avec insistance, non seulement pour que de nombreux jeunes hommes de notre doyenné entendent l’appel du Seigneur à devenir prêtres et y répondent joyeusement, mais aussi pour que chacun de vous ne cesse jamais de trouver sa joie au service de tous les hommes et pour leur salut. Amen