Lecture de la première lettre de saint Jean : Bien-aimés, celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui. Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.
Aujourd’hui je vous propose, avec st Jean dans la 2° lecture, de vous interroger : Qui donc est vainqueur du monde ? Pour y répondre il faut d’abord nous demander de quel monde parle-t-on ? Le monde c’est celui où nous évoluons et vivons : un monde fini, mortel, corruptible, théâtre des médiocrités des hommes et de leurs compromissions avec le mal et le péché. Ce monde là a déjà son maître qui règne sur lui en vainqueur depuis le péché originel : le Diable !
Ainsi le vrai vainqueur du monde, c’est celui qui l’arrache au pouvoir du diable et emporte la victoire sur lui. Il permet à ce monde de répondre enfin à sa vocation originelle : devenir le royaume de Dieu. Le vainqueur de ce monde c’est donc Jésus ! en effet ; sa mort et sa résurrection ont changé définitivement l’orientation de notre monde : En offrant sa vie sur la croix, Jésus a obtenu le pardon des péchés et par sa résurrection d’entre les morts, il a rendu possible l’avènement d’un monde nouveau. Ainsi la mort n’est plus la fin, mais devient le passage vers le royaume.
Voilà pourquoi St Jean, à la question « qui donc est vainqueur du monde ? » répond c’est celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu. En effet, frères et sœurs, croire que Jésus est le Fils de Dieu, c’est affirmer que Dieu a tenu ses promesses. C’est croire que Jésus a changé ce monde et l’a orienté vers Dieu le Père d’une manière définitive. Croire que Jésus est le Fils de Dieu c’est une démarche personnelle, une adhésion de foi à la personne de Jésus et à toutes les œuvres qu’il a accomplies.
Vaincre ce monde, c’est donc adhérer de tout notre être à Jésus : Alors interrogeons-nous en vérité : de quelle manière est-ce que j’adhère à Jésus ? Est-il seulement une béquille spirituelle à laquelle je m’accroche un peu pour me rassurer pendant cette vie dans ce monde ? Jésus est-il juste pour moi une morale qui a fait ses preuves et des valeurs qui garantissent un bon « vivre ensemble » ? Ou alors Jésus est-il le maitre de ma vie, le Berger qui me mènera par la mort à la vie éternelle auprès de Dieu ? Croyez-vous que votre baptême fait de vous des êtres nouveaux, déjà ressuscités, appelés à vivre dès ce monde comme des citoyens du Royaume de Dieu ? croyez-vous, pour ceux qui sont mariés, que Jésus a fait de vous, par le sacrement du mariage, les témoins de ce nouveau monde qu’il a inauguré. Qu’il a béni et assumé votre amour en le plongeant dans le sien ? Comprenez-vous qu’il vous a demandé de faire rayonner, par une vie de couple et de famille habitées de sa présence, la joie et le désir de l’éternité dans ce monde rongé par la culture de mort ?
Nous lisons dans la lettre de st Jean qu’aimer Dieu : c’est garder ses commandements. Cela signifie qu’un croyant qui a adhéré de tout son cœur à Jésus Christ conforme sa vie aux commandements de Dieu. Il fait des 10 commandements sa boussole pour avancer dans ce monde en homme de foi, juste et droit, honnête et responsable du bien de tous. Frères et sœurs, connaissez-vous les 10 commandements ? Votre vie, vos actes, vos paroles en sont-ils des reflets ? Car c’est à travers les actes et les paroles de votre vie que les non chrétiens vous regardent et qu’ils peuvent désirer le ciel. Tous ceux qui ignorent le Christ et la vie de foi ne peuvent maintenant aller à lui et se convertir qu’en vous voyant vivre !

C’est cela que Jésus affirme à Thomas dans l’évangile : Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. Voir Jésus maintenant c’est regarder les chrétiens d’aujourd’hui. Et si tous regardaient bien, ils verraient resplendir la sainteté de beaucoup : celle des martyrs qui aujourd’hui encore, préfèrent mourir que renier leur Dieu. La sainteté des chrétiens de tous les temps : celle des fondateurs partout dans le monde des hôpitaux, des maisons de retraites ou des écoles pour tous ; celle des serviteurs des pauvres qui les aident à créer leur entreprise chez eux pour développer leur pays, qui se battent pour une écologie intégrale respectueuse de toute la création et de la dignité humaine ; la sainteté de ceux qui servent dans la joie les nécessiteux, qui consolent les affligés, etc. Car un chrétien sait que ce qu’il a fait à l’un de ses petits qui sont ses frères c’est à Christ qu’il l’a fait !
Alors posons-nous la bonne question : Sommes-nous, chacun à notre niveau, dans notre état de vie, les vainqueurs de ce monde ? sommes-nous, des témoins, des enracinés en Christ vivant selon ses commandements ? Si comme moi vous craignez de ne pas répondre toujours positivement alors il est temps de laisser le Christ nous sauver. Laissons-le pas la Sainte Communion semer en nous son royaume, afin que nous devenions un peu plus autour de nous ce que nous avons reçu en nous : les promesses du Royaume à venir. Amen