Évangile de Jésus Christ selon saint Jean : En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Ce matin, le Seigneur Jésus établit une relation triangulaire entre berger, brebis et loup. S’il n’y a qu’un seul loup, Jésus distingue deux genres de berger : le berger mercenaire et le vrai berger et deux genres de brebis : celles qui sont déjà dans l’enclos et celles qui n’y sont pas encore. Le lien entre brebis, berger et loup illustre l’adage : c’est dans l’adversité que l’on reconnait ses amis. Ainsi c’est face au loup que les brebis savent à quel berger elles ont affaire.
Jésus en tire une conclusion : autant les brebis comptent pour le vrai berger qui les connait toutes et donne sa vie pour elles car il les considère comme les siennes et accepte de les protéger du loup, autant les brebis ne comptent pas pour le berger mercenaire qui les abandonne et s’enfuit quand arrive le loup car elles ne sont pas à lui, elles ne comptent pas vraiment pour lui.
Jésus aide ses disciples à comprendre que les brebis sans défenses doivent pouvoir compter sur un berger sûr, solide, qui les aime et pourra les protéger du loup. Cette sécurité doit être telle que toutes les brebis existantes pourront à terme être du même enclos, du même troupeau car elles écouteront la voix du bon berger.
Maintenant demandons-nous de quoi Jésus veut réellement nous parler. Qui sont les brebis et celles qui ne sont pas encore du même enclos ? Quel est le bon berger, qui sont les bergers mercenaires ? Qui est le loup ? Qu’est-ce que veut dire donner sa vie pour ses brebis, les connaître ?
En effet, au-delà d’une histoire campagnarde Jésus veut nous entretenir de sa mission et de celle de son Eglise parmi les hommes. Tentons ensemble une explication. Voyons l’humanité dans les Brebis (il y a les humains qui sont déjà croyants (ou baptisés) et les autres qui ne le sont pas encore); dans ce cas, l’enclos c’est l’Eglise : les baptisés y sont déjà, les autres y viendront un jour. Les bergers sont alors les prêtres et tous ceux qui se présentent comme guides pour les hommes. Le bon berger, le vrai pasteur est évidemment Jésus lui-même et ceux qui, se laissant conformer à lui, agissent comme Lui en son nom. Le berger mercenaire est celui qui se sert des croyants, de leur crédulité plutôt qu’il ne les sert : dès qu’arrivent les épreuves, les problèmes il s’envole (et souvent avec la caisse!). Et le loup qui s’empare des brebis et les disperse qui est-il dans tout cela sinon le Malin, le Tentateur, le Prince de ce monde qui agit d’abord contre l’Eglise pour la détruire en corrompant les bergers et en y installant de faux pasteurs qui n’ont soucis que d’eux-mêmes et de leur propre gloriole ?
Oui chers frères et sœurs, en ce 4° dimanche de Pâques appelé traditionnellement « dimanche du bon pasteur » et dédié depuis des décennies à la prière mondiale pour les vocations, priez d’abord pour vos prêtres. Oui humblement je vous demande de prier pour les 7 prêtres de notre équipe sacerdotale et particulièrement pour moi votre curé doyen, afin que nous demeurions fidèles au Christ le seul vrai pasteur et que nous sachions vous protéger contre les loups de la division, du sectarisme, du cléricalisme et du repli sur soi. Pour que nous vous protégions des loups du politiquement correct qui veulent réduire l’Eglise à une ONG et Jésus à un simple humain empreint de sagesse. Pour que nous sachions aussi être toujours au milieu de vous comme ceux qui vous servent et vous aident à devenir le saint peuple de Dieu.
Priez ensuite pour que de nombreux jeunes, hommes et femmes de notre doyenné entendent l’appel de Dieu à servir son Eglise et à travailler à rassembler dans l’unité tous les hommes. Oui ils ne pourront donner leur vie en vérité que pour la Vérité elle-même : Jésus. Lui seul peut sauver l’humanité, comme le rappelle st Pierre dans sa lettre : En nul autre que Jésus, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver.
Priez avec persévérance et agissez avec joyeuse confiance pour qu’à travers chacun de nous, baptisés, ordonnés et consacrées, les hommes et les femmes en recherchent, découvrent et écoutent la voix du Christ afin qu’il devienne aussi leur Pasteur, leur unique Sauveur et qu’avec eux tous nous formions un seul peuple de sauvés : le peuple de Dieu.
Oui je fais miens la conclusion du message du pape François à l’occasion de la 58° journée mondiale de prière pour les vocations : « C’est la joie que je vous souhaite, frères et sœurs, qui avec générosité avez fait de Dieu le rêve de votre vie, pour le servir dans les frères et dans les sœurs qui vous sont confiés, à travers une fidélité qui est déjà en soi témoignage, à une époque marquée par des choix passagers et des émotions qui disparaissent sans laisser la joie. Que saint Joseph, gardien des vocations, vous accompagne avec un cœur de père ! »
Rendons grâce ce matin, pour Jésus le Bon Berger, qui donne sa vie pour nourrir ses brebis que nous sommes. Qu’Il nous remplisse d’audace missionnaire pour travailler à unifier l’humanité en la famille de Dieu où chacun à sa place. Amen.