A l’église de Mirebel le lundi 10 mai, puis à celle de Ménetru le mardi 11 et enfin à Bornay le mercredi 12 des paroissiens du doyenné se sont retrouvés autour du père William e coteaux de Seille pour prier et remercier Dieu pour ses bienfaits. Quand cela fut possible une procession a suivi dans la nature et dans les vignes auprès d’une statue de St Claude ou de Marie. De là le père William a béni cette nature qui nous est donnée, et que nous devons préserver. C’est bon temps pour admirer l’œuvre de Dieu et le travail des hommes.

Prière des Rogations
(Extrait du rituel de la messe – Liturgie catholique traditionnelle)
Notre secours est dans le nom du Seigneur, Qui a fait le ciel et la terre. Couronne, ô Seigneur, l’année de tes bénédictions et de tes bienfaits, Et que tes champs ruissellent de fécondité,
Les regards de tous les êtres se tournent vers Toi, Seigneur, Et Tu leur donnes leur nourriture au temps indiqué. Seigneur exauce notre prière, Et que notre cri parvienne jusqu’à Toi.
Ô Dieu, notre refuge et notre force, écoute l’ardente prière de Ton Eglise: Toi qui suscites notre ferveur, donne-nous d’efficacement obtenir ce que notre Foi nous fait te demander.
Ô Dieu clément et bon, fais que ces terres soient bénies et que tous leurs habitants puissent recevoir tes dons et tes bénédictions.
Ô Dieu Tout-Puissant, nous implorons de Ta bonté que les fruits de la terre, que Tu daignes nourrir en leur ménageant la chaleur et la pluie soient pénétrés de la rosée de tes bénédictions, et que Ton peuple puisse toujours Te remercier de tes dons, de sorte que grâce à la fertilité de la terre les affamés soient comblés de biens et que le pauvre et l’indigent célèbrent la gloire de Ton nom. Par le Christ-Jésus Ton Fils Notre Seigneur. Amen.
Que la bénédiction du Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, descende avec abondance sur les champs et les terres de ces environs et qu’elle y demeure à jamais. Amen.
HOMELIE DONNEE PAR LE PERE WILLIAM LORS DE LA MESSE DES ROGATIONS
« Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible… ». C’est notre foi. C’est la foi de l’Eglise. La Bible nous dit, comme nous l’entendions dans la première lecture, que Dieu a créé le monde et tout ce qui existe pour y placer l’homme qu’il a fait à son image et à sa ressemblance. Il a créé toute chose par amour de l’homme et pour son bien et Il lui a confié la terre et tout ce qui existe : « Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. (…) Et cela fut ainsi » (Gn 1, 29) nous dit l’auteur de la Genèse.
Et depuis l’homme peut compter sur la bonté de Dieu qui lui donne, comme aux oiseaux des champs, la nourriture en temps voulu, comme le rappelait le Christ dans l’Evangile.
Mais la nature nous est également donnée pour notre agrément. Grâce à elle nous nous émerveillons, nous nous apaisons, nous nous détendons, nous nous ressourçons. Elle est un refuge, une retraite, un lieu de méditation. Elle est, selon le Pape François,« comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté ». Ainsi la nature nous pousse à la louange et à l’action de Grâce, à l’exemple de Saint François d’Assise : Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur la Terre, notre mère, Qui nous porte et nous nourrit, Qui produit les divers fruits, les fleurs colorées et les herbes. Louez et bénissez mon Seigneur, Rendez-Lui grâce et servez-Le en toute humilité.
Frère et sœurs, ce n’est pas un vague sentiment écologique, ce n’est pas une douce émotion bucolique, c’est la Foi de l’Eglise. Nous ne vénérons pas la nature, mais Dieu qui nous l’a donnée. Lui, le Créateur de toute chose. Et c’est par Lui que nous avons la vie, le mouvement, et l’être (comme Saint-Paul l’affirmait devant l’Aéropage d’Athènes), c’est par Lui que nous sommes comblés de ces biens comme le chante le psalmiste :
« Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Tu as tout fait avec sagesse. La terre est remplie de tes biens. (…)Tous ils espèrent en Toi, pour que Tu leur donnes la nourriture en son temps. Tu la leur donnes, et ils la ramassent ; Tu ouvres ta main, et ils sont rassasiés de biens. »
C’est dans cette foi de l’Eglise que s’inscrivent les Rogations. Instituées par Saint Mamert, évêque de Vienne en Isère, au Vème siècle. La fête des Rogations, du latin « rogare » c’est-à-dire « demander », avait pour but de demander la bénédiction de Dieu pour les biens de la terre, mais avait également pour but de chanter la louange du Créateur. C’est ainsi que pendant près de 1500 ans les chrétiens ont organisé des processions et des prières. Superstition diront certains ; Non, acte de Foi. La superstition serait de penser que les rites, les processions, les prières, les bénédictions ont un effet magique, c’est-à-dire qu’elles peuvent changer d’elles-mêmes le cours des choses. Tandis que l’acte de Foi est tourné vers Dieu, est emprunt de louange et d’action de grâce, et ne prétend pas changer le cours des choses. L’acte de Foi honore les choses telles qu’elles sont, les respecte, s’inscrit dans l’ordre des choses en toute humilité. Et les rites, les processions, les prières, les bénédictions, demandent à Dieu que les choses s’établissent selon l’ordre voulu par Lui, que ses bienfaits se déploient en toutes choses, et que toutes choses soient fondées en Lui pour sa plus grande Gloire. Par la fête des Rogations, nous nous repositionnons devant Dieu dans notre condition d’hommes, comme de simples créatures qui attendent tout de Lui et qui reconnaissent humblement que tout vient de Lui.
Frères et sœurs, à notre époque où l’écologie est un sujet partagé par beaucoup, où de nombreuses voix s’élèvent pour alerter sur les menaces qui pèsent sur la création, il n’est pas dépassé de célébrer les Rogations, d’imiter l’humilité de nos ancêtres en se tournant vers Dieu. Il n’est pas idiot de demander les bénédictions du Seigneur sur notre environnement. Il n’est pas inutile de se rappeler la grandeur du don que Dieu nous a fait et de Le louer pour ses bienfaits. Il n’est pas insensé de demander au Seigneur de changer le cœur de l’homme pour qu’il se reconnaisse simple dépositaire de la création, pour qu’il se reconnaisse comme son gardien et son protecteur, et pour qu’il respecte la vie de son commencement à son terme naturel. C’est bien ça, dans cet acte de Foi, nous demandons à Dieu que les choses s’établissent selon l’ordre qu’il a voulu et que ses bienfaits se déploient en toutes choses. C’est ça, sans doute, la voie de la véritable écologie. AMEN.