
Lecture du livre de la Genèse : Le Seigneur Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. » Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait. C’étaient des êtres vivants, et l’homme donna un nom à chacun. L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde. Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes, puis il referma la chair à sa place. Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish. » À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.
Dans notre beau pays de France, la foi en Dieu recule. Dans son livre Le Catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? Guillaume Cuchet souligne qu’une courte majorité de Français (51%, mais 64% des jeunes) se déclarent sans Dieu. On dit de ses personnes, à la mode américaine, qu’elles sont « des nones » attention non pas des religieuses (nones) mais des « sans religion ». (En anglais « nones » veut dire « aucune »). Et en France nous en sommes désormais à la 3° génération d’enfants (devenus à leur tour adulte) qui n’ont rien reçu de la foi, qui ont décroché et se déclarent donc être « sans religion ». Guillaume cuchet écrit à leur sujet : « On a affaire à des décrochés, pas des décrocheurs, qui ont trouvé la rupture dans leur berceau, souvent parce qu’on a voulu préserver leur « liberté » en évitant soigneusement de les initier au catholicisme dans leur enfance. Pour l’Église, c’est un problème mais aussi une opportunité, qui ouvre la possibilité de parler du christianisme à nouveaux frais à toute une génération.
Oui depuis trois générations, la majorité des Français vit sur les « valeurs chrétiennes » sans en connaître la source. Pour eux c’est un acquis, mais un acquis qui s’effrite car la source est oubliée et risque d’être tarie. Quelle chance pour nous, car nous pouvons aller à leur rencontre et leur faire découvrir d’où viennent les valeurs qui les font vivre et qui font de l’occident ce qu’il est. Ce matin grâce aux textes de la liturgie je vous propose trois idées qui définissent bien ce que le christianisme a apporté de particuliers à notre monde, comment il a influé sur notre manière d’appréhender le monde et notre manière d’être en relation les uns avec les autres : 1/L’homme ordonne et donne du sens à la création. 2/L’homme n’est pas une bête. 3/La complémentarité dans l’égale dignité de l’homme et de la femme. Trois points dans mon homélie :
1- L’homme ordonne et donne du sens à la création. Quand vous prenez l’avion en regardant par le hublot vous pouvez contemplez les œuvres des hommes : vous survolez des champs cultivés bien délimités, des habitations, des routes et, de nuit, vous voyez chaque lampadaire dessiner les contours d’une ville comme du moindre village. Vous voyez l’intelligence des hommes à l’œuvre : barrages, nœuds autoroutiers, complexes industriels, etc. Oui l’homme a pris sa place pour comprendre, ordonner et faire porter du fruit à la création. Tout cela vient de la confiance que Dieu lui fait et qui est soulignée par le verset suivant dans la 1° lecture : le Seigneur Dieu modela toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait. Oui dans la foi chrétienne, c’est l’homme qui nomme et qui donne du sens car il est créé image et ressemblance de Dieu. Alors cessons de dénigrer les hommes et leurs œuvres, aidons-les simplement à redécouvrir deux choses : d’abord la capacité de s’émerveiller, de contempler la création avec joie et ensuite d’y retrouver leur place : non celle d’un abuseur ou destructeur, mais celle d’un gardien. En un mot invitons les hommes à se redécouvrir créature parmi les autres créatures, mais créatures voulues par Dieu, aimées de lui et en qui il a pleine confiance.
2- l’homme n’est pas une bête. : les mouvements spécistes qui pullulent maintenant dans notre société voudraient pour les plus radicaux libérer la nature de l’homme, alors que c’est lui, comme je le disais plus haut qui donne sens à la création. Le livre de la Genèse nous éclaire déjà sur le statut unique de l’homme dans la création : L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde. Oui il ne faut pas confondre une compagne/un compagnon et un animal de compagnie ! Comme j’aimerai que chaque personne ici regardant d’abord son voisin ou n’importe quel humain dans ce monde s’écrie : Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! Quand je vois le fric qu’on dépense pour soigner ses animaux de compagnie en laissant mourir tant d’humains dans le monde, je frémis de colère. Il faut le redire sans peur : seul le regard d’un autre humain vous institue comme humain, vous fait exister de manière unique pour ce que vous êtes vraiment : une image de Dieu !
3- la complémentarité dans l’égale dignité de l’homme et de la femme. D’’après les paroles de Jésus, dès la création du monde, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. C’est une révolution car l’homme comme la femme doivent quitter les parents pour fonder leur propre foyer qu’ils gèrent en pleine collaboration ( et si cela ne s’est pas fait c’est un problème de société qui ne trouve pas son fondement dans les Ecritures !) La complémentarité et l’égale dignité de l’homme et de la femme permet de révéler Dieu, de comprendre son mystère. Le mariage devient alors un espace sacré où Dieu se laisse apercevoir quand un homme et une femme s’unissent dans la plénitude de l’amour. Oui voilà ce que défend la foi chrétienne : l’union de l’homme et de la femme jusqu’à ne faire qu’un révèle Dieu comme une communion d’amour. Oui c’est l’amour du couple dans la différence homme-femme qui nous aide à saisir ce merveilleux enseignement de Saint Jean : Dieu est amour !
Il y a bien des richesses que notre foi a apportées pour construire notre monde tel que nous le connaissons. Parmi elles il y a aussi l’idée d’un Dieu qui se fait tout proche de nous, jusqu’à se faire l’un de nous, jusqu’à devenir notre nourriture, notre pain pour nous rendre semblable à Lui. Joyeusement célébrons l’Eucharistie, recevons la vie divine qui nous fait un peu plus fils et fille de Dieu et nous envoie le dire à ceux qui cherchent un sens à leur vie. Amen