homélie de la Toussaint 2021

Ps 23 (24)

Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice. Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face !

Frères et sœurs, si vous êtes là ce matin c’est certainement poussés par votre foi, celle de votre mari ou de votre femme. Croyant en Dieu, votre désir est qu’un jour dans la joie vous retrouviez vos chers défunts qui vous manquent tant et que vous espérez depuis leur mort près de Lui dans le repos et la paix. C’est donc à vous ce matin, que les paroles du psaume 23-24 s’adressent. En effet dans ces quelques lignes que nous offrent l’Eglise en cette fête de la Toussaint, nous avons la question centrale à nous poser si l’on désire le ciel, l’attitude à adopter et le résultat promis. Trois points que je vais développer dans mon homélie maintenant.

1- une question centrale : Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? S’interroger ainsi c’est déjà orienter notre foi et lui donner un contenu. En effet par ces quelques mots on affirme que notre vie est comme l’ascension d’une montagne au sommet de laquelle nous pourrons entrer dans un lieu saint qui est la demeure du Seigneur. On proclame donc que notre vie à un sens et une direction. Un sens car elle est le désir de se tenir dans le lieu saint avec le Seigneur et une direction car nous la vivons comme une ascension, comme un cheminement vers ce lieu de rencontre.

Telle est donc la foi chrétienne, elle permet à chaque croyant de comprendre que sa vie à un sens, qu’elle est comme un appel, une vocation à vivre pour l’éternité auprès de Dieu dans sa maison, qu’on appelle aussi son Royaume.

Être chrétien, c’est emprunter notre chemin de vie avec confiance et sécurité. Sachant ce que nous voulons (vivre avec Dieu pour toujours) et où nous allons (dans son royaume), nous pouvons entreprendre notre vie comme un pèlerinage. Il s’agit de toujours lever les yeux vers le ciel où le Seigneur nous attend, de porter notre regard au loin, vers le sommet de notre vie qui sera aussi le jour de notre mort, tout en vivant chaque jour comme une étape vers cette plénitude de vie, comme une préparation à ce bonheur total, cette béatitude : la vie en Dieu. Est-ce bien là, frères et sœurs le cœur de votre foi ?

Si oui, comment être sûr d’emprunter le bon chemin…. ?

2- l’attitude à adopter : Celui qui se sait attendu par Dieu doit se donner les moyens de parvenir au sommet de sa vie en étant préparé à la rencontre. A la question : qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? Le psaume répond : L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. Trois attitudes sont donc nécessaires à celui qui désire le ciel :

*avoir un cœur pur : cette condition est aussi, comme vous l’avez remarqué la 6° béatitude : heureux les cœurs purs car ils verront Dieu. Le cœur, dans la foi judéo-chrétienne est le lieu de la réflexion, la source de l’agir. Un croyant au cœur pur est celui qui se laisse éclairer par le Seigneur, guider par Dieu. Il est celui qui prend Jésus comme modèle de vie. Il sait agir en conscience car il a fait d’elle le lieu d’un dialogue en vérité avec Jésus qui l’aide à choisir le bien et renoncer au mal. D’où la 2° attitude nécessaire :

**les mains innocentes : d’un cœur pur jaillissent des paroles et des actes cohérents avec la foi qui est proclamée. Une vie harmonieuse se décèle quand ce qui est pensé, dit et fait par une personne va dans le même sens. Les mains innocentes sont celles qui œuvrent à la justice et à la paix comme le rappelle les 4°, 7° et 8° béatitudes : Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, …les artisans de paix, les persécutés pour la justice. Et pourquoi ? Car le royaume des Cieux est à eux. Oui, notre désir du ciel se rend visible dans notre manière de vivre et de servir les autres, surtout les plus pauvres et les plus petits.

***et se détourner des idoles. Notre désir d’alliance éternelle, avec un Dieu personnel qui nous connait chacun individuellement et qui nous aime, exige donc une foi structurée et bien définie. Une adhésion sans faille à un Dieu unique, qu’on appelle le Dieu Trinité de qui jaillit tout ce qui vit et existe : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ainsi Celui qui désire le ciel et se donne les moyens d’y parvenir que gagne-t-il ? C’est la 3° partie.

3- le résultat promis : Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice. Oui, ce que Dieu donne c’est sa bénédiction, c’est contempler sa face, vivre de lui, en lui pour toujours. Et pour que cela se fasse, il nous fera justice, c’est-à-dire qu’il nous ajustera à lui. Son salut, sa miséricorde, purifiera tout ce qui n’est pas divin en nous, tout ce qui n’est pas sain et pur. Dieu Sauveur, c’est-à-dire Jésus, (c’est ce que signifie le nom Jésus) a donné sa vie par avance sur la croix pour cela, pour nous ajuster à Dieu, il a pris sur lui nos péchés pour que nous soyons justifiés par lui. Il s’est fait notre frère pour que nous puissions être les fils et les filles de Dieu éternellement.

Voilà dans le fond ce qu’ont fait les saints au cours des âges : faire de toute leur vie (pensées, paroles et actes) un pèlerinage vers le Ciel où dans la joie ils seront justifiés par Dieu pour partager à jamais sa vie divine Trinitaire ! Et ce qu’ils sont nous sommes appelés à l’être aussi. Alors en route et bon pèlerinage à tous vers le ciel, belle vie toute en sainteté à chacun ! Amen