homélie du dimanche des Rameaux

Extrait de la passion selon st Luc : Pilate demanda si l’homme était Galiléen. Apprenant qu’il relevait de l’autorité d’Hérode, il le renvoya devant ce dernier, qui se trouvait lui aussi à Jérusalem en ces jours-là. À la vue de Jésus, Hérode éprouva une joie extrême : en effet, depuis longtemps il désirait le voir à cause de ce qu’il entendait dire de lui, et il espérait lui voir faire un miracle. Il lui posa bon nombre de questions, mais Jésus ne lui répondit rien. Les grands prêtres et les scribes étaient là, et ils l’accusaient avec véhémence. Hérode, ainsi que ses soldats, le traita avec mépris et se moqua de lui : il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante et le renvoya à Pilate. Ce jour-là, Hérode et Pilate devinrent des amis, alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux.

Frères et sœurs nous voici rassemblés en cette fête des Rameaux qui inaugure la grande Semaine Sainte. Dans les jours qui viennent nous allons vivre au plus près du Christ sa Passion, sa mort et sa Résurrection. Nous pourrons nous unir à Lui tandis qu’Il offre sa vie pour le monde. Car la Passion de Jésus, notre frère et notre Dieu, s’accomplit aujourd’hui : là où l’on tue des humains, là où la guerre fait rage comme en Ukraine, en Birmanie, au Sahel, au Yemen, au Mali, etc. là où l’on méprise des frères et sœurs dans la foi, là où l’on abuse de l’innocence des enfants, où l’on chosifie le corps humain pour en tirer de la jouissance ou du profit, là où l’intérêt individuel prime sur le bien commun, le profit sur la solidarité, là où les familles se divisent et se déchirent, dans notre cœur et notre âme ravagés par le péché, là le Seigneur Jésus vit sa Passion.

Oui c’est aujourd’hui que le Christ donne sa vie pour sauver chacune des nôtres, qu’il s’abaisse devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix comme l’écrit st Paul aux Philippiens. Le récit que nous avons entendu c’est celui de notre rachat, c’est le prix que Dieu paie pour notre Salut. La Passion de Jésus nous concerne chacun, car ce sont aussi nos propres péchés qu’il porte. Et en lien avec l’évangile je voudrais en mettre particulièrement un en avant, celui d’Hérode car il est aussi souvent celui que l’on commet.

Ainsi, dans notre vie de foi, comme Hérode, à la vue de Jésus, nous éprouvons une joie extrême et nous lui confions plein d’espérance des paquets d’intentions, souhaitant comme Hérode lui voir faire un miracle. Mais nous aussi, comme Hérode, nous subissons souvent le silence de Jésus nous attendons vainement sa réponse. Alors quel est notre comportement ? Comme Hérode, ne nous arrive-t-il pas aussi de mettre Jésus à la porte de nos vies parce qu’il n’a pas fait ce que l’on veut. Ne nous arrive-t-il pas de le mépriser et de nous moquer de Lui quand on oublie qu’il nous attend chaque dimanche à la messe, quand il veut nous donner son pardon alors que nous ne nous sommes pas confessés depuis des années parfois, quand on oublie de vivre une charité et une fraternité active et concrète avec ceux qui sont dans le besoin ?

Oui c’est pour tout cela que le Christ s’est abaissé et c’est aussi pour chacun de vous que Dieu l’a exalté à sa droite dans la gloire. Alors ce matin que votre « oui » soit « oui je veux que Christ prenne la 1ière place dans ma vie ». Et comme le propose Paul aux Philippiens, lors de la communion à son corps que votre langue proclame en vérité : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. Amen