homélie de la Passion du Seigneur

De la Passion selon saint Jean : Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé
pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

Quatre paroles, treize mots voilà tout ce que Jésus a dit du haut de la croix selon Saint Jean qui en était le témoin direct, puisque le seul des apôtres au pied de la croix avec Marie et Marie-Madeleine. Nous devons accueillir chacune de ses paroles et les faire nôtres puisqu’aujourd’hui le Seigneur Jésus nous les adresse.

D’abord tourné vers sa Mère, Jésus en lui demandant d’être mère de Jean, mère du disciple qu’il aimait, l’implore d’étendre désormais sa maternité à tous ses disciples au cours des siècles. Marie par la volonté du Seigneur devient notre Mère. Elle sera désormais au pied de nos croix pour nous soutenir, nous recueillir dans ses bras de tendresse à l’heure de notre mort. Au disciple bien-aimé Jésus confie sa Mère, il montre que la fraternité qu’il a prêchée entre les hommes n’est pas une parole vaine puisqu’il lui confie le soin de son bien le plus précieux, sa Mère. En nous proposant de prendre Marie chez nous, Jésus nous reconnait comme son frère, sa sœur. Jésus instaure une fraternité nouvelle qui trouve en Marie notre Mère son encrage, sa réalisation.

Ensuite Jésus dit « j’ai soif ». De quelle soif parle-t-il ? De sa soif de salut du genre humain ; soif inextinguible de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés ; soif de devenir jusqu’à la fin des temps le Temple nouveau d’où coulera sans fin le fleuve de la miséricorde jaillissant de son cœur transpercé. Il a soif de sauver chacune de nos âmes par le don de sa vie sur la croix car il nous a toujours enseigné qu’il n’y avait pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Et à cette bouleversante parole Sainte Thérèse de Lisieux répondait en sa prière : « et mon amour suprême c’est toi Jésus ». Redites-le-lui simplement tout à l’heure quand vous viendrez à votre tour vous incliner devant la croix.

Enfin Jésus dit « tout est accompli » et là nous comprenons qu’il réalise la promesse de salut que Dieu fit à l’origine des temps, qu’il réalise l’Ecriture, qu’il est le serviteur souffrant prophétisé 800 ans plus tôt par Moïse et dont nous avons entendu la sublime et poignante description dans la première lecture.

Il nous donne sa Mère, il nous veut comme frères et sœurs, il nous sauve par la croix, adorons-le ! Amen