
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : En ce temps-là, Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert. » Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. » Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. » Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.
Ma maman qui a élevé 6 enfants savait qu’il ne fallait rien leur demander avant le repas car disait-elle « ventre creux n’a pas d’oreille ». Cela signifie que tant que l’on n’a pas mangé, on n’écoute rien car on n’arrive pas à se concentrer sur autre chose que son ventre qui gargouille. Alors j’espère pour moi que vous avez pris un bon petit déjeuner ce matin… sinon je risque de parler dans le vide ! J’en veux pour illustration la réponse des enfants de mon groupe de caté quand je leur ai demandé quel avait été pour eux le meilleur moment de la retraite du 28 mai dernier et ce qu’ils en avaient retenu, plusieurs, sans souci de blesser mon amour propre ont répondu : « le repas ».
J’aurai dû m’en offusquer, pourtant cette réponse est plus que judicieuse : oui le repas est un moment important dans la journée si bien qu’on en fait trois par jour, car on y puise des forces et de l’énergie pour vivre et grandir, pour tenir pendant des heures à faire son travail, à jouer avec ses amis, à faire du sport, etc. C’est aussi un temps de joie et de retrouvailles amicales ou familiales.
Jésus aussi savait la place des repas dans la vie de tous les jours. D’ailleurs dans les évangiles qui retracent sa vie, il passe des heures à table, à manger avec des gens pas toujours fréquentables. Et vous le savez c’est souvent pendant un repas que Jésus va poser des actes importants : pardonner à quelqu’un qui a péché comme avec Marie-Madeleine ; aider une personne riche à partager son argent comme avec Zachée, sauver un mariage où il manquait de vin comme à Cana. Il va même plusieurs fois, pendant un repas, faire des miracles : deux nous sont relatés dans les textes que nous avons entendus ce matin.
D’abord dans l’Evangile, Jésus enseigne et guérit une grande foule de gens (5000 hommes) qui finissent par avoir faim. Mais au lieu de les renvoyer pour qu’ils aillent acheter à manger comme le conseillent ses disciples, Jésus dit à ses amis : « donnez-leur vous-mêmes à manger » et en cherchant bien ils trouvent cinq pains et deux poissons. Mais ça ne fait pas bezef par personne. Alors Jésus va opérer un miracle, Il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. A partir de ce qu’on lui offre Jésus, en priant Dieu son Père peut nourrir toute une foule. Oui Jésus a pris ce qu’on lui a donné pour nourrir tout le monde. Et vous, chers jeunes qui faites votre première communion, et vous leurs parents et amis, qu’allez-vous donner à Jésus ce matin ? Qu’allez vous lui offrir que la bénédiction de son Père va multiplier pour nourrir à travers vous des foules entières. Notre monde à faim d’amour, de joie, de justice, de paix alors offrez à Jésus toute votre capacité d’aimer et de vous réjouir ; offrez-lui vos désirs de paix et de justice pour qu’Il les multiplie pour rendre ce monde meilleur, plus juste, plus joyeux, plus paisible. Oui Jésus a besoin de vous pour changer ce monde, donnez-lui ce que vous êtes et lui s’occupera de le faire fructifier.
Et pour que nous soyons toujours capables d’offrir le meilleur de nous-mêmes afin que notre famille, nos amis, notre ville ou notre pays aille mieux, Jésus lors d’un autre repas va nous donner la force nécessaire. C’est saint Paul qui le raconte dans la deuxième lecture. Lors de son dernier repas Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »
Oui Jésus donne sa propre vie. Dans un morceau de pain rompu, béni et partagé entre tous, Jésus a décidé de faire circuler sa Vie, de nourrir de sa Vie ceux qui en mangeront. Et c’est cela que vous allez faire pour la première fois ce matin : partager à votre tour, lors du grand repas de l’Eucharistie qui rassemble dans la joie la famille de Jésus, le pain de Dieu, la Vie de Jésus livrée pour nous donner les forces nécessaires pour aider ce monde à grandir.
Aussi autant vous désirerez apporter de l’amour vrai et
la vraie joie, au monde, autant votre désir de servir la justice et la paix sera grand, autant de fois vous viendrez puiser dans la communion au corps du Christ les forces pour y parvenir. Oui cette petite hostie que vous allez recevoir s’appelle aussi le pain des forts, Il nourrira votre âme et vous transformera peu à peu, dimanche après dimanche, en chevalier du Christ, en serviteur de Dieu.
Dieu a besoin de vous et il vous choisit aujourd’hui pour transformer ce monde. En communiant à son corps vous lui dites « donne moi ta vie pour que je puisse t’aider à transformer le monde ». Il compte sur vous, comme vous pouvez compter sur Lui. Amen