

Le diocèse de Saint-Claude se voit contraint d’annuler la table-ronde « Avancées scientifiques, le nécessaire dialogue entre sciences et foi » initialement prévue le 3 décembre à la salle de la mairie de Dole. En effet, deux intervenants ne pourront rejoindre le Jura du fait des grèves de train ce week-end. L’événement est reporté à une date ultérieure, début 2023.
Frères et Sœurs, Quelle semaine! Quelle semaine nous venons de passer. Une de plus… nous avons déjà eu depuis quelques mois des révélations déroutantes sur des comportements de membres de l’Eglise. On se disait qu’il fallait passer par là, accepter la vérité, qu’il fallait toucher le fond pour pouvoir rebondir et repartir sur de nouvelles bases, mais nous avons l’impression de toujours descendre plus bas, aller toujours plus loin dans la révélation d’abominations. Et cela nous donne une impression de cataclysme, d’effondrement de ce en quoi, de ceux en qui, nous avions mis notre confiance, voire notre espérance. Le mal semble se déchainer, semble avoir envahi même le cœur de ceux qui ont fait le choix de suivre celui qui est le Bien et qui se sont engagés à être témoins de son amour devant les hommes. Les lectures de ce jour viennent à notre aide dans notre désarroi. La première lecture nous rappelle que la Justice de Dieu se révèlera et confondra les impies, et elle apportera la guérison à ceux qui attendent cette justice divine. Dans la seconde lecture, Saint Paul se posait comme exemple pour ceux qui se détournaient de la vie droite. Et son exemple : c’est l’imitation fidèle du Christ. Voilà, frères et sœurs, l’orientation que nous donne le Seigneur : ne surtout pas désespérer en sa justice qui viendra rétablir toutes choses, et rester fidèle à son enseignement et à son exemple. Mais, me direz-vous, nous comptons sur l’Eglise, sur le magistère pour nous enseigner et nous guider. Et ces derniers temps, nous nous sommes sentis trahis et notre confiance est ébranlée. L’Evangile de ce dimanche nous éclaire : le Christ contemple avec ses disciples le temple de Jérusalem. Le temple qui est le centre de la vie religieuse du peuple juif, qui est le lieu de la présence de Dieu au milieu de son peuple. Le Temple de Jérusalem est, pour un juif, le symbole central de toute la nation. Et Jésus annonce qu’il sera détruit, qu’il n’en restera pas pierre sur pierre. Les disciples sont bouleversés par cette prédiction de Jésus. Ils sont bouleversés car ils vont perdre ce repère. Ils ne conçoivent pas la possibilité de vivre sans ce lieu si important pour rencontrer Dieu. Eux qui étaient si attachés à ce monument, eux qui avaient confiance en ce bâtiment qu’ils pensaient indestructible parce qu’habité par Dieu, ils sont anéantis. Devant cette nouvelle terrifiante, les disciples demandent alors à Jésus quelques précisions : « Maître, quand cela arrivera-t-il? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver?» Jésus ne répond pas à ces questions. Il leur adresse seulement cette recommandation : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer! ». Jésus les appelle à rester, quoi qu’il arrive, fermement attachés à lui et à son enseignement. Et Jésus l’annonce bien, en plus de la destruction du temple, il va se passer également des choses terrifiantes : des guerres, des famines, des catastrophes, des persécutions, des calomnies, des trahisons, mais c’est leur attachement au Christ seul, qui pourra les soutenir et les défendre face aux adversaires et face aux adversités. La grande inquiétude du Seigneur, c’est que ses disciples perdent confiance en Lui, qu’ils se détournent de lui. « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie ». Frères et sœurs, c’est ce que nous sommes en train de vivre. Nous sommes bouleversés par des événements, par d’affligeantes révélations, par des agissements que nous ne soupçonnions pas, et certains d’entre vous sont même ébranlés dans leur foi, dans leur attachement à l’Eglise. Même si des repères s’effondrent, même si notre confiance est malmenée, nous devons, comme l’enseigne le Christ, rester indéfectiblement attachés à Lui, car c’est Lui qu’il faut suivre et c’est en Lui seul qu’il faut mettre notre espérance. Et c’est notre espérance et notre persévérance qui renforceront l’Eglise. Pour terminer, je veux vous inviter aussi à ne pas perdre confiance dans l’Eglise institutionnelle, les évêques, les prêtres. L’attitude affligeante de quelques-uns ne doit pas faire oublier le désir sincère des autres de servir généreusement le peuple de Dieu. Et pour porter du fruit, la mission des pasteurs nécessitent la confiance du troupeau. Le pasteur est donné au monde, et son engagement n’a de sens que si ce don est reçu par les fidèles. C’est pour vous que les évêques sont évêques et que les prêtres sont prêtres, et la plus grand aide que vous pouvez leur apporter dans leur sacerdoce, c’est d’avoir besoin d’eux, de les solliciter, de leur faire confiance. Cette confiance, qui n’empêche pas la vigilance, est le meilleur encouragement des vocations naissantes. Alors je vous invite cette semaine à prier instamment pour les pasteurs et pour les vocations. Pour que Dieu donne à son Eglise des prêtres, des prêtres conduits par l’Esprit-Saint et qui annoncent l’Evangile par toute leur vie. Oui, Seigneur, donne-nous des prêtres, donne-nous de saints prêtres ! et aide chacun de nous à progresser sur la voie de la sainteté. AMEN