homélie du 17° dimanche ordinaire C

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc :     Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : ‘Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour     Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’. Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.  En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Nous voici au cœur de l’été. Un mois déjà que nous adaptons notre rythme de vie aux chaleurs estivales et aux longues journées ensoleillées : un mois passé à prendre soin de notre bronzage, de notre appétit, peut être aussi de notre intelligence par quelques lectures avisées. Mais avons-nous pris soin de notre âme ? Certainement, comme en période de carême, avions-nous fait, au début des vacances le vœu de prendre un peu plus de temps pour Dieu. Un mois déjà s’est écoulé et nous devons faire le triste constat : si nous entrons dans une église, c’est plus pour y trouver la fraicheur du corps que pour désaltérer notre âme ! Face à un beau paysage nous dégainons plus vite l’appareil photo que le chapelet ! Bref, vacances ou pas, notre relation à Dieu demeure au second plan.

Eh bien, l’Evangile de ce dimanche peut être une invitation à la conversion. Pour cela appuyons-nous sur la question des apôtres, faisons nôtre leur interrogation et demandons à Jésus : Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples.  Et surtout recevons la réponse de Jésus comme une méthode simple à vivre dès maintenant. Si Jésus nous propose d’abord le Notre Père, c’est qu’il veut nous rappeler que celui que l’on prie en premier, c’est le Père créateur du ciel et de la Terre. Ce Père qui engendra le Christ de toute éternité et qui nous engendre aussi, dans l’Esprit Saint, pour faire de nous, avec Jésus, ses enfants bien-aimés. Cette prière du Notre Père, commune à tous les chrétiens, est une lance spirituelle qui touche le cœur de Dieu à chaque fois qu’un chrétien la décoche avec attention et amour. Soyons en sûrs, quand de notre bouche sort un Notre Père jailli de notre cœur, alors Dieu entend nos paroles et les reçoit avec joie.

Au-delà de cette prière qui est la mère de toutes les prières, Jésus nous exhorte à oser une prière plus personnelle, plus audacieuse. Une prière qui se fait dialogue avec son Père, pour nous y aider Jésus utilise trois verbes : demander, chercher et frapper sur lesquels je voudrais m’arrêter ce matin avec vous :

1/ Demander. Quiconque demande reçoit. Pourquoi faut-il faire des demandes à Dieu ? Parce que le Seigneur fait tout pour moi, comme le rappelle le psaume. Comme vous avez su demander à vos parents la nourriture pour grandir, sachez demander à Dieu, pour vous et pour lui, la nourriture spirituelle qui fera de vous un chrétien véritable. Si tout vient de Dieu, alors nous devons tout lui demander et ne jamais rien décider d’important sans le consulter !

2/ Chercher. Qui cherche trouve. Pourquoi chercher Dieu ? Parce qu’on est sûr de le trouver comme le dit le psaume : Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble. Il se laisse rencontrer par le cœur humble qui vient à lui. La prière est recherche, elle est désir de rencontre avec Dieu. On ne fait pas que lui « passer le message de ce que l’on désire qu’il fasse pour nous », mais on veut le lui dire « en face ». Car ce Père très intentionné se laisse toujours toucher par une relation sincère : apprenons tous que prier c’est comme se blottir dans les bras de Dieu : il nous regarde avec la tendresse d’un père qui ne résiste pas à la demande de ses enfants quand ils viennent le câliner. Si nous lui demandons le meilleur, il nous donnera le meilleur. Jésus nous indique même la seule chose utile à demander : le Père céleste donnera l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent: Une vraie prière, fait plier le cœur de Dieu !

3/ Frapper. A qui frappe on ouvrira. Il peut arriver que nous ayons des réserves, voir des appréhensions à « déranger » Dieu pour des broutilles, pour des discussions sans importances ! Mais si Dieu est comme un père pour nous, tout l’intéresse, comme quand un papa écoute avec patience et amour son enfant lui raconter sa journée d’école. Mes amis, rien de ce qui est humain n’est étranger à Dieu. Lui qui s’est fait homme, connait tous nos besoins, nos grandeurs et nos misères. Osons donc sans vergogne lui relater nos vies et nous entretenir avec lui de nos projets, car il se présente lui-même comme l’ami que l’on peut aller réveiller en pleine nuit. Il aime à se faire notre confident pour nous prodiguer de bons conseils ! chers amis en vivant ainsi votre relation à Dieu vous apprendrez à voir en Dieu un Père plein d’amour dont vous n’avez rien à craindre, un ami fidèle sur qui s’appuyer pour construire votre vie sur du solide.

Prier c’est donc ouvrir son cœur à Dieu, ne rien lui cacher de notre vie, car si nous marchons au milieu des angoisses Il nous fait vivre dit le psaume !

Demander, chercher et frapper, trois mots clés pour notre été, afin que notre âme aussi repose dans la paix, la vérité et l’amour, au plus près de Dieu ! Amen

homélie du 16° dimanche ordinaire C

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : «  Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.  Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Dans une heure les invités seront là et évidemment, selon la formule consacrée : « rien n’est prêt » : il faut dresser la table, acheter le pain, faire un brin de ménage et passer à la salle de bain pour se refaire « une beauté ». Du four à l’évier, de la cuisine à la salle à manger, les pas s’accélèrent et la nervosité monte. En plus votre sœur est arrivée la veille tout heureuse de vous voir. Et là, les mains encore dans la farine, la sonnette vous indique impitoyable que vos invités sont ponctuels. Vous les trouvez à votre porte sans autre solution que de l’ouvrir avec un grand sourire, même si votre première pensée est plus contrariée, et de les installer au salon, les confiant aux bons soins de votre mari, de vos enfants et de votre chère sœur !

Et aussitôt telle une tornade vous vous précipitez dans la cuisine : le retard s’accumule et l’énervement gagne. Vous entendez les premiers effets de l’apéritif : rires aux éclats et bonne humeur ; une ambiance joyeuse et chaleureuse s’installant chez vous mais sans vous. Vous vous sentez mis à l’écart ! Et les pires idées vous viennent à la tête quand vous comprenez que votre sœurette chérie, plutôt que de vous aider, aborde avec eux tous les sujets sérieux dont vous aimeriez discuter! Tous nous avons vécu cela, et ce n’est pas différent pour Marthe dans l’Evangile de ce dimanche. Imaginez qu’elle reçoit chez elle le Seigneur Jésus ! Il y a de quoi courir partout pour rendre toute chose parfaite. Plus encore, imaginez le nombre de questions et les sujets qu’elle aimerait aborder avec lui.

Comme vous l’avez remarqué, la scène de l’évangile est inachevée, nous invitant à prendre position : moi à la place de Marthe ou de Marie j’aurai fait ou dit ceci ou cela. Ensemble, envisageons des fins possibles qui seraient les différentes réactions de Marthe et Marie aux paroles de Jésus : 1°- Marthe cesse toute activité et comme Marie reste près de Jésus pour profiter de sa présence. 2°- Marthe, vexée par la réponse de Jésus, s’enferme dans sa cuisine et de colère passe tout le repas à la poubelle pensant en elle-même : « ils n’auront qu’à manger ce que ma chère sœur aura préparé !», 3°- Marie prise de pitié pour sa sœur se lève et lui donne un coup de main. : Marie snobe sa sœur et elles sont fâchées pour longtemps…

Laquelle est la bonne ? Pour le comprendre rappelons-nous que cet Evangile suit immédiatement celui du bon Samaritain que nous avons entendu la semaine dernière. A la question « maître que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Jésus a répondu « aime Dieu et ton prochain ». Et bien, je vous invite à comprendre l’évangile de ce matin comme une application de l’enseignement de Jésus. En faisant ainsi, nous sommes obligés de reconnaître deux choses. Concernant Marthe : La tête dans le guidon, accaparée par les différents services elle oublie l’essentiel c’est à dire le Seigneur lui-même. Elle a Jésus chez elle et elle passe son temps dans la cuisine ! Du coup, ses paroles envers sa sœur sont amères. Ainsi en omettant d’être présente à Jésus, elle omet d’être charitable avec sa petite sœur ! En oubliant Dieu, en lui faisant même la leçon, elle oublie aussi l’amour du prochain, celui qu’elle doit à sa sœur.

Concernant Marie, la réponse de Jésus à Marthe sur l’agissement de Marie, rappelle l’exigence du premier commandement. Aimer Dieu de tout son cœur, c’est choisir la meilleur part ! Alors on peut imaginer que Marie, entendant le Seigneur, s’est mise au service avec sa sœur, par exigence du second commandement, celui de l’amour en acte  du prochain.

Les deux commandements sont intimement liés, ils sont les deux faces d’une même réalité comme l’a écrit saint Paul dans la 2° lecture : le Christ est au milieu de vous. Servir avec attention nos frères et sœurs humains, c’est les considérer comme le Seigneur Jésus au milieu de nous. Alors tenons bien ensemble le service de Dieu et du prochain, mais en nous rappelant sans cesse que c’est en choisissant la meilleur part, c’est à dire le Seigneur Jésus lui-même que nous pourrons être au maximum au service des autres.

Cette meilleur part se donne à vous chaque dimanche dans l’Eucharistie. Elle fait de vous le corps du Christ donné au monde. En recevant la meilleur part, devenez pour votre prochain la meilleure part d’humanité qu’il puisse trouver. En vous rencontrant sur son chemin, il découvrira le Seigneur présent auprès de Lui ! C’est en tout cas ce que je vous souhaite pendant ses vacances ! Amen

homélie du 16° dimanche ordinaire du P. Paterne

  A l’école de Marthe et Marie.

 Biens aimés dans le Seigneur, Que la grâce et la paix de notre Seigneur Jésus soient toujours avec vous. Pour ce dimanche, deux femmes de la bible incarnent et révèlent toute la complexité et la beauté de la foi en Christ. Il s’agit bien de Marthe et de Marie chez qui Jésus trouve hospitalité à l’instar des hôtes d’Abraham. Marthe et Marie sont deux femmes avec des horizons de vie très différents mais riches de sens et de signification. Marthe symbolise le monde du travail, du quotidien et Marie incarne le monde de la vie spirituelle et pastorale. La spiritualité de ces deux femmes exprime le ora et labora qui doit être la spiritualité de tout chrétien car le chrétien est celui qui prie et travaille. En effet, notre monde a besoin des Marthe et des Mari, c’est-à-dire des hommes et femmes qui rallient action et contemplation parce que vie matérielle et vie spirituelle ne s’opposent nullement, mais s’imbriquent et se complètent de manière vitale. Il n’est pas ici question de savoir quelle serait la dimension la plus importante, mais de jouer à l’équilibre vital et d’incarner chacune de ces dimensions. Nous avons besoin de cet équilibre entre action et contemplation, entre vie de service professionnel et écoute attentive de la parole de Dieu. Le chrétien est proximité avec Dieu et proximité avec le monde du travail. C’est dans sa proximité avec Dieu qu’il tire toute la force de bien agir dans son monde du travail. Ce passage de l’évangile parle très fort encore aujourd’hui. En effet, au cœur de nos multiples occupations et de notre activisme quotidien, n’oublions jamais notre proximité à Dieu, n’oublions jamais que nous sommes faits par Dieu et pour Dieu. Que nos tâches et responsabilités quotidiennes ne nous ravissent pas la joie de servir et d’écouter Dieu dans sa parole. Que nos solitudes ne soient pas des moments sans Dieu, mais des lieux remplis de présence et de contact divin pour se reconstruire et se refaire intérieurement ; face donc à la maladie, à la souffrance, à la vieillesse, à la solitude et bien d’autres épreuves de la vie, nous sommes invités à ne pas porter toutes ces réalités en étant seuls, mais toujours avec Dieu. Dans notre vie, ce ne sont pas les épreuves et la souffrance qui nous coûtent d’abord chères, mais très souvent les souffrances sans Dieu qui sont pour nous très difficiles à accueillir et à supporter. Nous sommes ainsi invités à la suite de Marthe et Marie, à soigner dignement la qualité de nos relations avec Dieu et les services à rendre dans ce monde qu’il nous a confié par amour. Chacun est invité au discernement entre l’action et la contemplation dans sa propre vie en vue de savoir que ces deux dimensions sont nécessaires dans notre vie. Prions, afin que notre monde et notre société se construisent dans la force de la prière et du travail. Amen  

homélie 15° dimanche ordinaire C

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : En ce temps-là, un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.  De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.  Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.  Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’ Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répondit :   Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. »Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Chacun ses soucis, celui du docteur de la loi qui interroge Jésus est de savoir comment accéder à la vie éternelle. Et Jésus l’aide à répondre en se remémorant le 1° commandement de la loi juive : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, …., et ton prochain comme toi-même. Ainsi Jésus rappelle que désirer la vie éternelle oblige à l’amour en acte et en vérité, envers Dieu et envers les hommes. Dans cette optique, se demander qui est mon prochain n’est pas une question anodine, voyons la réponse qu’en donne Jésus.

En nous racontant l’histoire du bon Samaritain qui prend en charge l’homme blessé, Jésus nous fait comprendre que le prochain est celui qui prend soin des autres jusqu’au bout : non seulement il ramasse l’homme blessé et il lui prodigue les premiers soins, mais il lui donne aussi sa place sur sa monture, l’emmène à l’auberge et donne encore ce qu’il faut pour les autres soins. Ainsi Jésus nous fait découvrir que mon prochain n’est pas celui à qui je rends le service de la charité, mais celui qui me rend le service de la charité. Mon prochain, est celui qui prend soin de moi, jusqu’à donner plus que de raison pour me sauver, et c’est lui que je dois aimer comme j’aime Dieu !

Donc, si je sais facilement louer Dieu et lui rendre grâce pour toutes les bonnes choses de la vie, suis-je aussi capable de remercier et d’aimer ceux des hommes par qui ces bonnes choses arrivent ? Je prends 2 exemples : le 1ier : quand je me mets à table, est-ce que je pense, au moment de manger, à remercier Dieu pour les biens de la terre, mais aussi les paysans de France qui me fournissent la nourriture ainsi que celle (ou celui) qui a pris le temps de cuisinier tout cela pour moi ? 2ième exemple : je subis une grosse intervention chirurgicale, en sortant soigné de l’hôpital, je loue Dieu d’avoir recouvré la santé, est-ce que je pense aussi à remercier le personnel médical et surtout le chirurgien qui s’est fait mon prochain en me prodiguant des soins ! Et il en va de la même manière pour tous les actes de la vie.

Répondre à la question qui est mon prochain, c’est prendre le temps de regarder tous ceux dont ma vie dépend, à qui je suis redevable. Malheureusement on entend souvent ces phrases assez terribles : « je ne dois rien à personne ou je ne veux être une charge pour personne, etc…. ». Ces réflexions sont la parfaite illustration d’une société déchristianisée dans laquelle chacun désire rester dans son coin, et agit de manière à ne rien devoir à personne. Or les trois piliers d’une société chrétienne selon la doctrine sociale de l’Eglise sont : le respecter la dignité de toute personne humaine car elle est image et ressemblance de Dieu, agir selon le principe de subsidiarité, c’est-à-dire que chacun fait tout ce qu’il peut pour les autres au niveau qui est le sien enfin vivre la solidarité qui exige le partage concret de nos biens.

Ainsi me faire le prochain des gens autant que permettre aux autres de se faire mon prochain en prodiguant aide, réconfort et soins, c’est offrir à chacun d’accomplir la volonté de Dieu. En acceptant de reconnaître mes faiblesses et mes manques je permets à des personnes de me rendre service, de m’aider à mieux vivre. Agissant ainsi je travaille à la reconstruction d’une société chrétienne et au salut de mon prochain.

La place que je laisse aux autres dans ma vie devient un moyen d’évaluer la place que je laisse au Christ dans ma vie. L’Evangile nous révèle ce matin que Jésus est le bon samaritain qui se fait proche de l’homme blessé ! Oui, le prochain de l’homme blessé par le mal et le péché, notre prochain à tous, c’est Dieu qui est venu nous soigner en donnant tout ce qu’il avait, jusqu’à sa propre vie, pour notre rétablissement.

C’est Jésus qui confie l’homme blessé à l’aubergiste, c’est-à-dire à la Sainte Eglise, à laquelle il donne tous les moyens possibles pour soigner, en son nom, l’humanité blessée ! Comme Jésus versera sur les plaies du péché des hommes, sur nos péchés, l’huile de sa Miséricorde et le vin de son pardon, de même l’Eglise qui est l’auberge de la charité, les prodigue encore maintenant à toute l’humanité.

J’espère, comme votre curé, à ma pauvre mesure, avoir un peu permis cela, afin que chacun apporte ses talents au service de la communauté. Un grand merci à chacun de vous, de vous êtes faits mon prochain et celui de notre communauté.

L’heure est venue, de laisser le Seigneur nous guérir de nos péchés en nous donnant le plus grand des remèdes, l’Eucharistie, acte suprême de sa Miséricorde. Puissions-nous, à notre tour, sortant de cette église, nous souvenir de tous ceux qui nous ont aidés et de les remercier de leurs soins à notre égard ! Amen

homélie du 13° dimanche Ordinaire C

homélie du père Arnaud donnée lors de la messe du samedi soir avec le baptême de Méline et le dimanche matin avec le baptême de Sohan et Silas.

Dans quelques instants Méline (Sohan et Silas) va (vont) recevoir le baptême. D’une certaine manière elle (ils) est (sont) élue (élus) de Dieu, choisie(s) par Lui pour devenir dans notre monde son (ses) enfant(s( bien-aimé(s). Et ce qui tombe bien, c’est que l’élection divine est le thème des textes que nous venons d’entendre.

Dans la lettre de Paul nous sommes baptisés pour mener une vie nouvelle, (dans la 1° lecture le prophète Ezéchiel rappelle que Dieu nous rassemble pour faire de nous son peuple) Dans le psaume, le rédacteur chante sa joie d’être à Dieu. Dans la lettre aux Galates, st Paul nous rappelle que nous avons été libérés par Jésus pour servir les autres dans l’amour. Dans l’Evangile Jésus lui-même appelle des disciples à le suivre et fixe leur mission. Tous les ingrédients de l’appel chrétien sont dans ces textes, reprenons-les en 3 points : l’appel de Dieu, la réponse de l’homme et la mission.

1/ l’appel de Dieu : quand le Seigneur appelle, quand il choisit quelqu’un, on parle d’élection. Celui qui est choisi devient l’élu de son cœur, devient son bien-aimé. Tous nous sommes appelés à devenir ses enfants bien-aimés, et c’est au tour de Méline, (Sohan et Silas) de l’être. Aujourd’hui comme hier, Dieu utilise deux modes d’appel : soit il choisit une personne qui va appeler en son nom (vous les parents qui demandez le baptême pour votre (vos) enfant(s)) ; soit Il appelle lui-même comme dans l’Evangile où Jésus dit à un homme : « Suis-moi. » C’est souvent ainsi que des jeunes hommes entendent dans leur cœur l’appel de Dieu à le suivre comme prêtre, ou des jeunes filles à entrer en religion, ou encore un jeune homme et une jeune femme sentent en leur cœur l’appel à se marier et à fonder une famille.

Quoiqu’il en soit, pour être sûr que l’appel vient bien de Dieu on n’hésitera pas à demander à l’Eglise de confirmer l’appel qu’on ressent : ainsi votre (vos) enfant(s) qui reçoit (reçoivent) le baptême va (vont) faire du caté et un jour proclamer lui (eux)-même(s) (c’est-à-dire assumer) sa (leur) foi. Oui l’appel de Dieu qu’on ressent dans son cœur doit être confirmé par les membres de l’Eglise. Ainsi les fondateurs d’ordres religieux demandent l’aval et la bénédiction du pape ou de l’évêque ; les jeunes qui veulent devenir prêtre déposent leur discernement entre les mains des directeurs de séminaire et de l’évêque, et celles qui désirent entrer en religion se soumettent aux autres sœurs qui voteront ou non pour son intégration dans la communauté. De même le prêtre discerne et appelle ceux qu’il pense capables de faire du caté, de l’aumônerie, des funérailles, etc.

Vous comprenez ainsi qu’il faille que Dieu en appelle quelques uns particulièrement à son service et à celui de son Eglise pour que tous les baptisés puissent répondre à l’appel du Seigneur à vivre concrètement leur vie de baptisé. Par la célébration des sacrements, les enseignements, et en essayant de faire l’unité de tous, les prêtres aident les chrétiens à vire comme tels. Il n’y a pas d’opposition entre le peuple et les prêtres, mais une complémentarité, une saine collaboration pour que le règne de Dieu soit annoncé partout.

2/ Un appel qui exige une réponse. Dieu appelle, certes, mais il faut aussi que l’appelé réponde radicalement car, comme le dit Jésus, Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. Ainsi, dans la 1° lecture, Paul rappelle qu’un baptisé ne vit pas comme les autres hommes, il doit vivre en ressuscité (Dieu affirme par la bouche d’Ezéckiel qu’un élu a un cœur nouveau, un cœur de chair pour vivre selon ses lois). Dans le psaume : le rédacteur dit à Dieu : Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Si Dieu m’a choisi, à mon tour je choisis Dieu. Dans la lettre aux Galates, Paul nous rappelle que notre manière de nous comporter est notre réponse à l’appel de Dieu : Vous avez été appelés à la liberté…. mettez-vous, par amour, au service les uns des autres… marchez sous la conduite de l’Esprit Saint. Notre réponse est notre fidélité !

3/ une mission que l’on reçoit de Dieu. L’appel du Seigneur, une fois que nous l’avons discerné dans nos vies et que nous y avons répondu en nous rendant disponibles pour Dieu, fait de nous les ouvriers d’une mission qu’on reçoit du Christ. Dans l’Evangile Jésus fixe lui-même le contenu de la mission : Il envoya, en avant de lui, des messagers ; …pour préparer sa venue Notre rôle de baptisés est de mener au milieu du monde une vie chrétienne cohérente (penser, parler et agir comme des chrétiens) afin de susciter le désir de Dieu dans les cœurs qui sont loin de lui et les préparer à recevoir Dieu en eux, à ouvrir devant eux le chemin du baptême et de la vie sacramentelle. Ils deviendront à leur tour, des missionnaires joyeux de la foi chrétienne. Pour que notre mission porte du fruit, Dieu lui-même va se semer en nous, dans la fidélité de l’ouvrier au maître de la moisson, accueillons le humblement. Amen

homélie des Premières Communions (père Arnaud)

La multiplication des pains et des poissons (v. 520)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : En ce temps-là, Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert. »  Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. » Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »  Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde.  Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.

Ma maman qui a élevé 6 enfants savait qu’il ne fallait rien leur demander avant le repas car disait-elle « ventre creux n’a pas d’oreille ». Cela signifie que tant que l’on n’a pas mangé, on n’écoute rien car on n’arrive pas à se concentrer sur autre chose que son ventre qui gargouille. Alors j’espère pour moi que vous avez pris un bon petit déjeuner ce matin… sinon je risque de parler dans le vide !  J’en veux pour illustration la réponse des enfants de mon groupe de caté quand je leur ai demandé quel avait été pour eux le meilleur moment de la retraite du 28 mai dernier et ce qu’ils en avaient retenu, plusieurs, sans souci de blesser mon amour propre ont répondu : « le repas ».

J’aurai dû m’en offusquer, pourtant cette réponse est plus que judicieuse : oui le repas est un moment important dans la journée si bien qu’on en fait trois par jour, car on y puise des forces et de l’énergie pour vivre et grandir, pour tenir pendant des heures à faire son travail, à jouer avec ses amis, à faire du sport, etc. C’est aussi un temps de joie et de retrouvailles amicales ou familiales.

Jésus aussi savait la place des repas dans la vie de tous les jours. D’ailleurs dans les évangiles qui retracent sa vie, il passe des heures à table, à manger avec des gens pas toujours fréquentables. Et vous le savez c’est souvent pendant un repas que Jésus va poser des actes importants : pardonner à quelqu’un qui a péché comme avec Marie-Madeleine ; aider une personne riche à partager son argent comme avec Zachée, sauver un mariage où il manquait de vin comme à Cana. Il va même plusieurs fois, pendant un repas, faire des miracles : deux nous sont relatés dans les textes que nous avons entendus ce matin.

D’abord dans l’Evangile, Jésus enseigne et guérit une grande foule de gens (5000 hommes) qui finissent par avoir faim. Mais au lieu de les renvoyer pour qu’ils aillent acheter à manger comme le conseillent ses disciples, Jésus dit à ses amis : « donnez-leur vous-mêmes à manger » et en cherchant bien ils trouvent cinq pains et deux poissons. Mais ça ne fait pas bezef par personne. Alors Jésus va opérer un miracle, Il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. A partir de ce qu’on lui offre Jésus, en priant Dieu son Père peut nourrir toute une foule. Oui Jésus a pris ce qu’on lui a donné pour nourrir tout le monde. Et vous, chers jeunes qui faites votre première communion, et vous leurs parents et amis, qu’allez-vous donner à Jésus ce matin ? Qu’allez vous lui offrir que la bénédiction de son Père va multiplier pour nourrir à travers vous des foules entières. Notre monde à faim d’amour, de joie, de justice, de paix alors offrez à Jésus toute votre capacité d’aimer et de vous réjouir ; offrez-lui vos désirs de paix et de justice pour qu’Il les multiplie pour rendre ce monde meilleur, plus juste, plus joyeux, plus paisible. Oui Jésus a besoin de vous pour changer ce monde, donnez-lui ce que vous êtes et lui s’occupera de le faire fructifier.

         Et pour que nous soyons toujours capables d’offrir le meilleur de nous-mêmes afin que notre famille, nos amis, notre ville ou notre pays aille mieux, Jésus lors d’un autre repas va nous donner la force nécessaire. C’est saint Paul qui le raconte dans la deuxième lecture. Lors de son dernier repas Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »

Oui Jésus donne sa propre vie. Dans un morceau de pain rompu, béni et partagé entre tous, Jésus a décidé de faire circuler sa Vie, de nourrir de sa Vie ceux qui en mangeront. Et c’est cela que vous allez faire pour la première fois ce matin : partager à votre tour, lors du grand repas de l’Eucharistie qui rassemble dans la joie la famille de Jésus, le pain de Dieu, la Vie de Jésus livrée pour nous donner les forces nécessaires pour aider ce monde à grandir.

Aussi autant vous désirerez apporter de l’amour vrai et

 la vraie joie, au monde, autant votre désir de servir la justice et la paix sera grand, autant de fois vous viendrez puiser dans la communion au corps du Christ les forces pour y parvenir. Oui cette petite hostie que vous allez recevoir s’appelle aussi le pain des forts, Il nourrira votre âme et vous transformera peu à peu, dimanche après dimanche, en chevalier du Christ, en serviteur de Dieu.

Dieu a besoin de vous et il vous choisit aujourd’hui pour transformer ce monde. En communiant à son corps vous lui dites « donne moi ta vie pour que je puisse t’aider à transformer le monde ». Il compte sur vous, comme vous pouvez compter sur Lui. Amen

homélie de la Trinité

Lecture du livre des Proverbes : Écoutez ce que déclare la Sagesse de Dieu : « Le Seigneur m’a faite pour lui, principe de son action, première de ses œuvres, depuis toujours. Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre. Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources jaillissantes. Avant que les montagnes ne soient fixées, avant les collines, je fus enfantée, avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace, les éléments primitifs du monde. Quand il établissait les cieux, j’étais là, quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme, qu’il amassait les nuages dans les hauteurs et maîtrisait les sources de l’abîme, quand il imposait à la mer ses limites, si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre, quand il établissait les fondements de la terre. Et moi, je grandissais à ses côtés. Je faisais ses délices jour après jour, jouant devant lui à tout moment, jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »

Il vous est certainement arrivé, à la nuit tombée, un soir où le ciel est bien dégagé, de sortir dans votre jardin pour contempler le ciel et prendre ainsi la mesure de l’immensité de l’univers que révèlent la multitude des étoiles. Nous les voyons à l’œil nu comme un point lumineux alors qu’elles sont souvent bien plus volumineuses que notre soleil. Face à ce somptueux panorama céleste on réalise mieux la place de l’humanité dans la création et le vertige alors nous saisit. Des tas de questions angoissantes viennent : qui est à l’origine de tout cela ? Que fait-on là ? Qu’est-ce que l’homme ? Tout cela a-t-il un sens, une direction ?

Ces mêmes questions le psalmiste se les pose et nous les partage dans cette magnifique méditation qu’est le psaume 8 : à voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? Cependant vous aurez remarqué qu’il prend déjà parti. En effet, deux grandes réponses s’offrent à celui qui s’interroge : ou l’angoisse de n’être rien d’autre que des êtres à la dérive dans un univers infini, chaotique et irrationnel ou la certitude d’être des personnes uniques, voulues et désirées par un Créateur qui a fait de la Terre l’écrin où il a déposé sa plus belle création, son plus beau bijou : l’être humain. Laquelle Terre appartient à un système solaire, à une galaxie elle-même intégrée dans une espèce de ballet cosmique où tout est bien synchronisé, harmonieux et ordonné.

Oui, la grande question est celle du sens de tout cela. Et la foi que nous professons affirme que l’univers est une création de Dieu donc intelligible et compréhensible. C’est ce que proclame la Sagesse dans la première lecture : « Le Seigneur m’a faite pour lui, principe de son action, première de ses œuvres, depuis toujours. Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre.

La Sagesse a présidé à la création du monde, et même des hommes que nous sommes. Elle dit en effet à la fin de la 1° lecture : Je faisais les délices (de Dieu) jour après jour, jouant devant lui à tout moment, jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes.  Ainsi la collaboration entre Dieu et la Sagesse qui s’établit dans l’amour réciproque et total révèle que la Sagesse de Dieu est Dieu lui-même. Ils sont donc bien Trois qui président à la création et au maintien de l’univers dans l’existence : Dieu, la Sagesse de Dieu et l’Amour qui les unit. Rien d’autre que la Trinité ainsi que l’Eglise appelle ces Trois qui ne font qu’Un.

Mais revenons à l’homme dont nous savons qu’il est l’œuvre d’amour commune de Dieu et de la Sagesse, la création du Père et du Fils dans l’Esprit. Le psalmiste écrit : Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ; Oui C’est ce que nous sommes, des dieux, et pas seulement chacun de nous, mais toute l’humanité créée à l’image et la ressemblance de Dieu. Nous sommes les seuls être vivants voulus et désirés pour eux-mêmes. Cette grâce, ce cadeau que Dieu nous fait nous oblige aussi, les uns par rapport aux autres et tous ensemble par rapport à la création. En effet, c’est d’abord une exigence due à notre condition divine que de respecter tout humain, de contempler l’être divin qu’il est depuis sa conception et jusqu’à sa fin naturelle, d’admirer en lui la grandeur, la beauté et la bonté de Dieu qu’il soit handicapé ou en pleine forme, noir ou blanc, blond ou brun, etc. La fraternité n’est pas un vain mot. Vécue en vérité elle édifie le Royaume de Dieu dans notre monde.

Ensuite notre rapport à la création est vital car, comme le dit le psaume Dieu établis (l’homme) sur les œuvres de ses mains, et mets toute chose à ses pieds. Cependant nous savons tous que le péché originel, qui a transformé la joie de l’homme à se satisfaire d’être un peu moindre qu’un dieu en désir de prendre sa place, a provoqué un déséquilibre dans la création. Dès lors l’homme ne va plus être gestionnaire de la création mais son exploiteur, il ne va plus la servir mais mettre la main sur elle, en être le maître. Sans cesse il faut remettre Dieu au centre de nos préoccupations, de nos réflexions, de nos initiatives. Comme le rappelle le pape François tout est lié, alors soyons force de conversion dans ce monde et par nos actes nos paroles réapprenons lui à être serviteur. Et avec François faisons monter vers Dieu notre prière pour la création : Ô Dieu, Un et Trine, communauté sublime d’amour infini, apprends nous à te contempler dans la beauté de l’univers, où tout nous parle de toi. Éveille notre louange et notre gratitude pour chaque être que tu as créé. Donne nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.  Dieu d’amour, montre nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est oublié de toi. Illumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent pour qu’ils se gardent du péché de l’indifférence, aiment le bien commun, promeuvent les faibles, et prennent soin de ce monde que nous habitons.

Et j’ajouterai, que ce qui vaut pour eux vaille pour nous aussi. Amen

homélie Pentecôte P. Arnaud

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains : Frères,  ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu.     Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.  Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

Pas facile ce matin d’entendre les propos suivants de Paul aux Romains : tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. En effet, en relisant, même rapidement, notre vie plongée dans l’Esprit lors de notre baptême et de notre confirmation, on peut constater l’écart qu’il y a entre la vie que nous menons et celle d’un fils de Dieu (telle que la présente Paul). Oui, nous demeurons encore de pauvres pécheurs, mais des pécheurs qui, entrés depuis le jour de leur baptême dans le dynamisme de l’Esprit Saint, sont en voie de perfectionnement, d’achèvement. L’Esprit Saint que nous avons reçu travaille en nous, nous transforme, nous pétrit de vie divine. Cela ne se fait pas sans douleur, sans bataille, sans renoncement ni abandon ou chute. Paul l’exprime parfaitement, comparant notre transformation, notre christification à un enfantement : je le cite : Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons. On veut imaginer bien souvent que Dieu peut se contenter de ce qu’on lui donne, faire avec ce qu’il y a. Pourtant cette phase n’est que la première, celle de l’exposition en vérité de notre être et de toute notre vie au feu de l’Esprit Saint ! Mais après, l’Esprit Saint en nous doit faire son œuvre et c’est bien à partir du moment où nous laissons le feu divin brûler en nous les scories de nos laideurs morales et spirituelles, de nos faiblesses et de nos faillites que le changement, l’évolution, la transformation peut s’opérer. Dieu nous accueille tel que nous sommes, mais pour nous préparer à participer à ce qu’il est !

Et ce qu’il veut faire de nous n’est ni plus ni moins que ses enfants, ses héritiers. Or celui qui nous permet de devenir cela c’est l’Esprit Saint, comme le rappelle encore Paul aux Romains : vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Cette possibilité de transformer le mortel en immortel, le médiocre en parfait, le périssable en impérissable ne peut venir que d’un don de Dieu en nous qui permet, dans le silence, notre transformation, notre divinisation.

Redites-le-vous souvent frères et sœurs devant la glace de la Salle de bain le matin au lever quand vous n’êtes encore pas réveillé ni bien beau à voir : Je suis un fils, une fille de Dieu, l’Esprit-Saint fait de moi son héritier. Oui posez un acte d’espérance : croyez fermement que vous êtes déjà ce que vous devenez peu à peu, croyez que ce qui est en train de se transformer est comme déjà achevé. Il s’agit de considérer que le processus de transformation initié par l’Esprit Saint en vue de restaurer en nous l’image du Père est irréversible et que déjà nous resplendissons de la gloire et de la Lumière divine.

Cette folie de l’espérance qui contredit si ouvertement la réalité visible de nos vies est possible car Jésus le Christ a déjà achevé en lui ce que nous attendons de vivre à la fin des temps. Comme le rappelle notre pape Benoît dans son encyclique « Sauvés dans l’espérance » : la foi est la substance de l’espérance c’est à dire que ce que nous croyons est son contenu, sa définition. Alors, chers frères et sœurs, ce que vous croyiez, c’est cela que vous deviendrez, que vous vivrez. Ainsi poursuit le papa Benoît : voulons-nous vraiment vivre éternellement ? Peut être aujourd’hui de nombreuses personnes refusent la foi simplement parce que la vie éternelle ne leur semble pas quelque chose de désirable. Oui faute de bien savoir ce que c’est nous refusons de désirer le ciel, trop attachés aux réalités terrestres. Or Jean dit clairement que la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. La vie éternelle est l’alliance de chacun de nous avec le Père et le Fils dans la plénitude de l’Amour ? Eternellement rendus capable d’aimer car éternellement aimés ; tout entier donnés au service des autres car ayant tout reçu du Père et du Fils.

Jésus disait à sainte Catherine de Sienne « Fais-toi capacité, je me ferai torrent ». Alors que désirez-vous ce matin ? Voulez-vous que l’Amour de Dieu se déverser torrentiellement en vous ? Oui ? Alors ouvrez-vous a lui qui par la communion eucharistique va se déverser tout entier en vous. Ouvrez-vous à l’Amour pour devenir non pas un petit ruisseau, non pas une rivière, mais un fleuve. Le fleuve de l’amour de Dieu, fleuve de charité, de justice et de service, qui permettront au Seigneur, à travers vous de désaltérer de la vraie vie ceux que vous croiserez : vos familles, vos amis, les habitants de votre quartier et mêmes les inconnus qui seront attirés par votre joie débordante. Le croyez seulement possible…. Rappelez-vous, on ne devient que ce que l’on croit être déjà ! Amen.

homélie de Pentecôte P. Paterne

Mes chers frères et sœurs,

C’est le dimanche de l’immense solennité de pentecôte qui signe l’acte de naissance de l’Eglise et son ouverture au monde. En effet, cinquante jours après la résurrection de Jésus, les Apôtres épeurés et enfermés dans le cénacle reçurent le Saint-Esprit en forme de colonne de feu, non pas pour brûler ou incendier le cénacle, mais pour brûler leur cœur ; un événement éblouissant et saisissant qui va complétement changer et transformer le cours de l’histoire et l’avenir du christianisme.

Les Apôtres de Jésus ont réellement expérimenté la puissance du Saint-Esprit qui a impacté leur propre vie et celle de l’Eglise naissante. Et nous aujourd’hui, quel impact concret du Saint-Esprit dans nos vies ? Croire en Dieu et à Jésus n’est-il pas suffisant ? Que vient ajouter le Saint-Esprit et en quoi cette solennité nous concerne tous comme disciples du Christ ? La venue du Saint-Esprit nous concerne parce qu’il n’est nullement un acte de concours de circonstance, mais le précieux fruit de la promesse de Jésus ; et Jésus nous envoie l’Esprit Saint pour retonifier notre volonté et notre engagement.

 Le Saint-Esprit ne vient donc pas pour lui-même, mais il procède du père et du fils pour ouvrir nos lèvres et nos cœurs à la proclamation de la parole ; le Saint-Esprit vient booster notre volonté du dedans sans la détruire et téléguider ; le souffle de l’Esprit saint nous permet de redonner au monde vie et espérance nouvelle. La mission du Saint-Esprit consiste à nous recentrer sur le Christ le fils du père afin de témoigner de sa parole dans nos milieux de vie et nous rendre capable à la mission selon les dimensions de nos défis et enjeux du moment.  

C’est le Saint-Esprit qui inspire nos serments, nos chants, nos danses, nos paroles réconfortantes, nos rencontres si vivantes et féconde ; c’est le souffle de l’Esprit Saint qui nous rend efficace sur le terrain des défis pastoraux, du monde et de l’évangélisation ; c’est le souffle de l’Esprit Saint qui communique l’onction sainte aux appelés en renouvelant leurs énergies et en les remplissant de sagesse, d’intelligence et d’audace missionnaire ; le souffle de l’Esprit Saint nous apporte la force qui nous permet de réaliser des nouvelles expériences pastorales et spirituelles plus enrichissantes à la hauteur des défis de chaque famille, de chaque personne, de chaque Eglise et de chaque contexte socio-politique. Tout ceci signifie que sans le Saint-Esprit, nous tâtonnons ; sans le Saint-Esprit, l’Eglise risque de devenir qu’une ONG ou une simple institution internationale dépourvue d’un dynamisme interne de communion ; sans le Saint-Esprit, l’Eglise devient un ‘’véhicule sans carburant et sans chauffeur » ;sans le Saint-Esprit, l’Eglise s’enferme sur elle-même et se bouche les oreilles aux appels et clameurs de notre temps ; l’Esprit Saint arrive non pas pour nous enfermer dans une religion et ses normes si rigides, mais pour ouvrir les portes de l’Eglise au monde.

Que l’Esprit Saint inspire nos actes et nos paroles pour méditer, penser et construire l’Eglise d’aujourd’hui et de demain. Avec joie, ouvrons alors nos esprits à l’Esprit-Saint. Et vous les jeunes qui faites votre profession de foi aujourd’hui, n ayez pas peur de témoigner votre foi en DIEU père, Dieu le fils et Dieu le Saint -Esprit ; et ne vous laisser pas voler votre joie d’ être catho, car l’Esprit  Saint vous donnera la force, la sagesse, l’intelligence, le conseil, la science, la piété, la crainte  de DIEU afin que vous puissiez l annoncer, témoigner  et que vous grandissez sur le chemin de la foi.

 Amen Bonne fête de pentecôte à tous et soyez  bénis    

homélie du père Paterne 7° dimanche de Pâques

L’unité est richesse

Mes frères et sœurs,
Que des actes et paroles qui nous séparent et divisent encore aujourd’hui comme
Chrétiens ; que des hommes et femmes se sentent abandonnés et isolés dans leur
souffrance et douleur quotidienne parce qu’ils ne se sentent plus membre d’une famille
ou parce qu’ils ne se sentent plus porter par leur Eglise ou leur paroisse. C’est dans ce
contexte que Jésus nous révèle en ce dimanche la puissance de l’unité qui n’est pas
l’uniformisme. Si Jésus prie pour l’unité des croyants c’est parce qu’elle constitue une
richesse pour l’Eglise ; une Eglise sans unité est une Eglise fade et froide, car c’est
l’unité qui permet à chacun de se sentit membre d’une famille et de l’Eglise en mettant
ensemble nos charismes et nos potentialités. La prière de Jésus montre que c’est l’unité
qui donne sens à la mission de l’Eglise, et l’Eglise est sur la terre pour donner au monde

le témoignage d’unité qui provient de l’unité profonde entre le Père, le Fils et le Saint-
Esprit. Cette prière de Jésus révèle que l’unité doit être fondée sur trois choses

essentielles : la reconnaissance ; la confiance ; le respect. Là où il y a l’unité, on se
reconnaît les uns les autres chacun selon son charisme ; là où il y a l’unité, la confiance
mutuelle se construit et se vit ; là où il y a l’unité, le respect de chacun est un principe
de grande fécondité spirituelle. La désunion des chrétiens cause l’indignation et le
déshonneur tout en déchirant la tunique du Christ. Ainsi, c’est dans la reconnaissance,
la confiance et le respect que se construit la dynamique synodale pour l’Eglise
d’aujourd’hui et de demain. C’est la présence confiante et respectueuse de chacun qui
constitue la richesse de l’Eglise parce l’unité couvre nos douleurs, nos souffrances et
nos blessures intérieures. Toutes les fois que nous sommes unis, nous participons
fortement à la vie trinitaire. Nous ne sommes pas là pour dominer et être supérieurs aux
les autres, mais nous sommes là pour construire le corps du Christ dans la communion
et l’unité. Alors rejoignons Jésus dans sa prière d’unité et prions afin que notre cœur
puisse battre au diapason du cœur de Jésus pour que nous soyons les artisans, les
jardiniers et les ambassadeurs de l’unité car l’unité est toujours à conquérir et à bâtir.
Aimons et prêchons l’unité. Amen