1 foi 10 minutes : la quête

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la quête dominicale

Le moment de la quête, durant la messe, peut sembler ramener à de seules préoccupations matérielles.  Or la quête est bien un moment liturgique, pleinement intégré à la célébration eucharistique.

De fait, il faut rappeler tout d’abord que l’Eglise ne vit que de dons. Les moyens financiers de l’Eglise catholique sont de trois sortes. Les quêtes dominicales d’abord, qui financent le plus souvent  les frais de la paroisse.  Ce que l’on appelle le denier de l’Eglise ensuite, qui consiste en la contribution financière versée annuellement par les catholiques à leur diocèse et destinée à assurer la vie matérielle des prêtres ou des laïcs salariés.  Enfin le casuel, qui est une offrande  accordée par les fidèles à l’Eglise pour la célébration  d’un baptême, d’un mariage ou de funérailles.

Malgré cet aspect très matériel des choses, et comme la plupart des moments de l’action liturgique,  la quête s’enracine dans des récits bibliques. Que l’on se souvienne  des prémices des récoltes ou des troupeaux offerts au temple dans l’Ancien Testament, de l’obole de la veuve, dans le Nouveau Testament (Mc 12, 38-44).

Nous sommes bien les héritiers de ces pratiques, même si le rite qui consiste à apporter des offrandes  a connu des formes variées. Il y a longtemps, les fidèles apportaient ainsi  de la cire, ou de l’huile, destinées à l’autel, ou une part des récoltes, destinées aux prêtres, aux pauvres. Les premiers chrétiens apportaient à l’autel le pain et le vin nécessaires à la célébration de l’eucharistie. Dès lors, la charité fraternelle que ces offrandes illustre  prend  tout son sens dans le sacrifice eucharistique, qu’elle permet.

En effet, dans le déroulement de la messe, la quête intervient après avoir confessé notre foi puis avoir  participé à la prière universelle. Cette  quête est aussi partie intégrante du moment appelé offertoire ou préparation des dons, lorsque le pain et le vin sont portés jusqu’à l’autel, en vue du sacrifice eucharistique.

Il y a donc un lien entre notre foi, ce en quoi nous croyons, et le geste qui suit, celui du don. Il s’agit, par notre  participation  financière, de contribuer à ce que l’annonce de la foi puisse toujours se faire, dans des lieux adaptés, avec des moyens suffisants. Le christianisme, religion incarnée, nous rappelle sans cesse cet «   admirable commerce   » entre  Ciel et terre.

Par l’argent de la quête, c’est donc en quelque sorte notre propre existence que nous déposons à l’autel. Il faut nous offrir au Christ pour recevoir le Christ, donner et nous donner pour recevoir. C’est le moment d’offrir toute notre vie, à l’image du don total du Christ. La quête n’est donc pas seulement le moment de donner de l’argent mais aussi de se donner. C’est pourquoi ce moment a toute son importantce dans la liturgie, et doit être accompli avec  soin.

Actuellement, des paroisses imaginent d’autres pratiques que celle de la quête en espèces, par exemple sous forme de jetons prépayés, de paiement électronique ou autre. Il convient néanmoins de  rappeler que la quête est pleinement associée au mémorial du sacrifice du Christ. La messe étant toujours un «   ici et maintenant   », rendant présent le Christ à l’autel, sous les espèces du pain et du vin consacrés, il convient que les offrandes soient immédiatement et pleinement matérielles pour devenir ensuite immédiatement et  pleinement spirituelles.

Enfin, en Exode 23, 15, Yahvé dit   : «      on ne se présentera pas devant moi les mains vides   ».

une foi, 10 minutes…. Enseignement du 02 décembre 2018 sur la Prière Universelle

par Véronique S.

IMG_1177La prière est dite universelle car elle doit conduire au Salut de tous, l’Eglise souhaitant que tous les hommes soient sauvés. Porte d’entrée dans la communion des saints, elle intervient au cours de la messe dominicale, des baptêmes, des vêpres, notamment.

Le Concile Vatican II lui a donné un nouvel élan en précisant que : La « prière commune », ou « prière des fidèles », sera rétablie après l’Evangile et l’homélie, surtout les dimanches et fêtes de précepte, afin qu’avec la participation du peuple, on fasse des supplications pour la sainte Eglise, pour ceux qui détiennent l’autorité publique, pour ceux qui sont accablés par diverses nécessités, et pour tous les hommes et le salut du monde entier ».

La prière universelle durant la messe se place donc au point de jonction entre la liturgie de la Parole et celle eucharistique. C’est après avoir écouté la Parole de Dieu et confessé leur foi que les fidèles parlent à Dieu le Père auquel s’adressent obligatoirement toutes les intentions. Ce faisant, les fidèles chargés de la prière universelle exercent une forme de sacerdoce. Les intentions de prière peuvent donc se nourrir des textes de la messe du jour ou avoir un rapport avec ceux-ci, tout en respectant une certaine structure.

En Timothée 2, 1-4;8 figure déjà une invitation à la prière qui sera le fondement de la prière universelle :
[1] Je recommande donc, avant tout, qu’on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes,
[2] pour les rois et tous les dépositaires de l’autorité, afin que nous puissions mener une vie calme et paisible en toute piété et dignité.
[3] Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur,
[4] lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
[8] Ainsi donc je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant vers le ciel des mains pieuses, sans colère ni dispute.

Par ailleurs, dans la Préface Générale au Missel Romain, texte de référence des acteurs de la liturgie, il est précisé que les intentions de la prière universelle seront habituellement :
« pour les besoins de l’Église, pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier, pour tous ceux qui sont accablés par une difficulté, pour la communauté locale.
C’est au prêtre célébrant de diriger la prière, d’y inviter les fidèles par une brève monition, et de la conclure par une oraison. Il convient que les intentions soient proférées par le diacre, le chantre ou un autre. Mais c’est toute l’assemblée qui exprime sa supplication, soit par une invocation commune à la suite des intentions, soit par une prière silencieuse ».

Le formalisme de la prière est donc important, tout comme les intentions qu’elle contient. Car le danger de la prière universelle est de se confondre avec une suite de prières particulières. Par exemple, un dimanche de fête des pères, il est certes possible de prier pour les pères, ceux qui vont le devenir, ceux qui n’ont pas pu le devenir, les grands-pères. Mais une prière vraiment universelle serait de prier le Père afin que toute paternité soit vraiment reconnue comme venant de Lui.
De fait, durant ce moment de la messe où s’impliquent avec générosité des fidèles, ceux qui préparent les intentions, ceux qui les lisent, il s’agit d’obtenir que tous les cœurs se tournent vers le Père, source de tout bien.
En conclusion, quel plus beau modèle de prière universelle que celle de Jésus lorsqu’il prie son Père, en Jean 17, 9-10 par exemple : «Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi, et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux». En définitive il s’agit, par la prière universelle, d’espérer pour tous.

 

prochaine fois : le dimanche 16 décembre 2018

une foi, 10 minutes : « comme un encens »

20 minutes online diaporama - Les images du jour - mars 2010

 

 

«Que ma prière s’élève devant toi comme un encens,

et mes mains comme l’offrande du soir.»

(Psaume 140, 2).

 

 

 

L’Ancien  testament mentionne de nombreuses fois l’encens, son parfum, sa fumée. S’agissant du Nouveau testament, la mention la plus connue est certainement celle en Matthieu 2, 11, où les rois mages  présentent l’or, l’encens et la myrrhe à Jésus dans la crèche. De fait, l’usage de  l’encens, dans la liturgie catholique, est venue par l’Orient, dès le Moyen-Age.  Mais la pratique de l’encensement est présente depuis longtemps dans plusieurs religions.

Dans la liturgie chrétienne, chaque geste, chaque objet ou matière a une signification. L’encens employé durant la messe, les vêpres, les funérailles ou d’autres occasions, répond bien  à cette définition. Du latin incensum, ce qui brûle, qui a donné aussi le mot incendie, l’encens provient de la résine d’un arbre poussant dans les pays chauds. C’est un produit de grande valeur depuis toujours, du fait de sa rareté. Dans la pratique, contenu dans une navette, petit récipient, sous forme de grains, l’encens est déposé sur des charbons ardents, dans une cassolette ajourée, munie d’un couvercle, suspendue par trois chaînettes. Un parfum est parfois ajouté à l’encens.

Parmi les servants d’autel, c’est le thuriféraire, du grec, thus, encens, et fero, porter, qui a la charge de l’encensoir, parfois accompagné d’un naviculaire, qui lui a la charge de la navette.  Le célébrant lui, impose l’encens, c’est-à-dire le dépose sur les charbons aux moments requis. Ce faisant il bénit l’encens en traçant un signe de  croix.

Comme toute action liturgique, l’encensement durant la messe doit se faire avec ordre et piété. Ainsi le thuriféraire ouvre-t-il la procession d’entrée d’une messe, l’encensoir fumant. Durant la célébration seront encensés l’autel,  la croix, l’Evangile, les offrandes,  le célébrant, les autres prêtres s’il s’en trouve, les fidèles. L’encensement du pain et du vin se fait en dessinant trois croix avec l’encensoir pour signifier la Trinité, puis trois cercles signifiant la totalité, la perfection, l’éternité. Pendant le Sanctus, l’encensoir est mis à fumer devant l’autel. L’encensement accompagne aussi la procession de sortie. De fait, tout ce qui renvoie à la présence du Christ bénéficie d’un encensement, durant une célébration liturgique.

L’encens que l’on   fait fumer sur l’autel symbolise le sacrifice du Christ, qui s’est   offert à son Père en odeur de suavité (Ep 5, 2). Brûler de l’encens dégage  un parfum agréable offert à Dieu, la fumée symbolisant la prière qui monte vers le ciel, vers Dieu.  Durant la messe, l’encensement du prêtre  puis des fidèles signifie qu’ils sont une offrande sacrée.  Le prêtre rend alors  présent le Christ, les fidèles rendent présente l’Eglise et tous  sont d’agréable odeur pour le Père auquel ils s’offrent.

Pour chaque fidèle, l’encens qui brûle est l’image d’un sacrifice intérieur, qui consume son cœur et révèle le parfum de son  âme dans l’intimité avec Dieu. Lors des funérailles, encenser le corps d’un baptisé déposé dans le cercueil est un signe de respect et de foi en la vie éternelle, nos prières accompagnant le défunt à l’image de la fumée odorante qui monte vers le ciel.

Etre pour Dieu la bonne odeur du Christ, (2 Co 2, 15), voilà bien l’ambition du chrétien.

 

prochaine intervention

le dimanche 18 novembre 2018

à 10h10 à la chapelle des Cordeliers

thème : La prière universelle.

une foi, 10 minutes s’est reparti!

C’est la rentrée aussi pour Véronique Soth qui nous propose, certains dimanches avant la messe aux Cordeliers de 10h10 à 10h20 à la chapelle de semaine, des petits enseignements sur la liturgie…..

vous trouverez ci-dessous celui du 07 octobre dernier dont le thème était : « Le Seigneur soit avec vous »

L’expression «  Le Seigneur soit avec vous  » est issue de la Bible, comme beaucoup des mots de la liturgie en général et donc de la messe. Nous pouvons l’entendre sous cette forme à quatre reprises durant l’eucharistie. En effet, l’expression «  Le Seigneur soit avec vous  » ouvre et conclut la messe, se retrouve dans la liturgie de la Parole et dans celle eucharistique. A cet égard, elle charpente toute la messe et, à trois reprises, se poursuit par un dialogue.

En premier lieu, c’est par cette expression, que l’on trouve par exemple en 2 Th 3, 16, ou par une expression équivalente, que le prêtre ouvre la célébration, juste après le signe de la croix. L’évêque lui ouvrira la célébration en disant  : «  la paix soit avec vous  », parole de Jésus ressuscité en Jn 20, 26. De fait, l’expression «  Le Seigneur soit avec vous  » appelle un dialogue, puisque les fidèles répondent  : «  et avec votre esprit  ». Par ailleurs, certains se souviendront avoir entendu, prononcé  : Dominus vobiscum, et cum spiritu tuo. De fait, dans ce dialogue, ce qui est énoncé se réalise. Un terme technique caractérise ce genre littéraire  : il s’agit de langage performatif. En quelque sorte, quand c’est dit, c’est fait. Les mots donnent forme (performatif) et vie, deviennent réalité. C’est le propre du langage des sacrements que d’être performatif  : «  je te baptise, je te pardonne tes péchés  ».

En disant  : «  Le Seigneur soit avec vous  », le prêtre à la fois convoque et actualise la présence du Seigneur. Le dialogue fait s’offrir mutuellement la présence du Seigneur. En même temps le célébrant étend les bras, paumes ouvertes, dans une attitude d’accueil. En répondant alors «  et avec votre esprit  », les fidèles acquiescent à la présence du don de l’Esprit Saint. Cet Esprit, nous l’avons reçu au baptême, en plénitude lors de la confirmation. Les diacres, les prêtres, le évêques, l’ont reçu ensuite de façon spéciale par le sacrement de l’Ordre. C’est ce que nous reconnaissons en disant en réponse au célébrant   : «  et avec votre esprit  ». C’est pourquoi notre voix bien audible doit traduire notre foi.

La deuxième occurrence de  : «  le Seigneur soit avec vous, et avec votre esprit  » se situe avant la proclamation de l’Evangile. Il s’agit là encore d’actualiser la présence du Seigneur, par son Verbe. Le dialogue se prolonge par  : «  Evangile selon saint..-Gloire à toi Seigneur.  ». Nous voici prêts à accueillir la Parole de Dieu et l’homélie qui suit généralement.

La troisième occurrence ouvre la prière eucharistique et se poursuit par  : «  Elevons notre cœur  : nous le tournons vers le Seigneur  ; rendons grâce au Seigneur notre Dieu  : cela est juste et bon  ». Nous voici au cœur de la célébration, au cœur du mystère de la foi.

La dernière occurrence intervient juste avant la bénédiction finale de la messe et l’envoi. Elle se prolonge aussi par un dialogue   dont les derniers mots reviennent aux fidèles  : «  nous rendons grâce à Dieu  ».
A quatre reprises donc, par l’expression «  le Seigneur soit avec vous  », les fidèles entrent en dialogue avec le célébrant au cours de la messe. Telle est bien là leur participation active à la liturgie.

Mais aussi, lorsque nous prions la Vierge Marie, nous disons  : «  le Seigneur est avec vous  ». Pas un instant nous en doutons. Ce qui est dit se réalise. Telle est notre foi. Le Seigneur soit avec vous.

prochaine formation : 

dimanche 21 octobre 2108 : « Comme un encens »

REGARDER VERS L’AUTEL

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Le vocabulaire

Autel se dit altar dans presque toutes les langues, racine altum, hauteur.

Dans les premiers temps de l’Eglise, la messe était célébrée sur le tombeau d’un martyr, c’est à dire d’un témoin de la foi. Aujourd’hui encore, chaque autel a été béni ou consacré et renferme des reliques de saints. L’autel est le signe du Christ, qui donne sa vie par amour.  L’autel peut avoir plusieurs noms en fonction de la forme   : autel coffre, autel bloc, autel table (avec des pieds) ou de   l’emplacement   : maître-autel, autel secondaire, autel de chapelle.

La  messe  est dite parfois  sacrement de l’autel, et nous avons la chance à Lons d’avoir des servants d’autel. .

Dans la Bible

En   Gn 8,20,  Noé construisit un autel à Yahvé, il prit de tous les animaux purs et de tous les oiseaux purs et offrit des holocaustes sur l’autel.

En Ex 20,24 le Seigneur dit: tu me feras un autel de terre sur quoi immoler tes holocaustes et tes sacrifices de communion, ton petit et ton gros bétail.

En Ap 8, 3-5, un autre Ange vint alors se placer près de l’autel, muni d’une pelle en or. On lui donna beaucoup de parfums pour qu’il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or placé devant le trône.

Psaume  43, 4 : j’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, Dieu qui est toute ma joie.

Dans la liturgie

Le sanctuaire est le lieu où se dresse l’autel,  où le prêtre, le diacre et les autres ministres exercent leurs fonctions. Il convient qu’il se distingue du reste de l’église par une certaine élévation, soit par une structure ou une ornementation particulières. Il doit être assez vaste pour que la célébration de l’eucharistie puisse être accomplie et  vue facilement. C’est vers l’autel que toute l’attention des fidèles converge. L’autel est souvent orienté vers l’est, d’où reviendra le Christ, tout comme les mages.

C’est  à l’autel que le pain et le vin deviennent Corps et Sang du Christ. Autel  qui est à la fois la  table du sacrifice et la  table conviviale qui rassemble les fidèles. En même  temps l’autel représente symboliquement le tombeau du Christ,  le lieu de son sacrifice.

Les fidèles se rendent exceptionnellement à l’autel pour signer le registre lors d’un baptême ou d’un mariage, donnant son  importance à la fois au sacrement et au lieu.

L’autel signifie de manière claire et permanente le Christ Jésus, Pierre Vivante (1 P 2, 4, cf Ep 2, 20). Il est aussi le centre de l’action de grâce qui s’accomplit pleinement par l’Eucharistie.

Par respect pour la célébration du mémorial du Seigneur, pour le banquet où nous sont donnés le Corps et le Sang du Seigneur, on mettra sur l’autel au moins une nappe qui par sa forme, ses dimensions et sa décoration s’accorde avec la forme de cet autel. Nappe qui rappelle aussi le linceul enveloppant un corps au tombeau.

Les chandeliers qui sont requis, pour chacune des actions liturgiques, afin d’exprimer notre vénération et le caractère festif de la célébration, seront placés compte tenu de la structure de l’autel et du sanctuaire, ou bien sur l’autel, ou bien autour de lui, pour réaliser un ensemble harmonieux, et sans que les fidèles soient gênés pour bien voir ce qui se fait à l’autel ou ce que l’on y dépose. On mettra au moins deux chandeliers avec des cierges allumés – ou même quatre, ou six, ou encore sept si c’est l’évêque du diocèse qui célèbre. De même, sur l’autel ou à proximité, il y aura une croix, bien visible pour l’assemblée.

On peut encenser les dons placés sur l’autel, et l’autel lui-même, en en faisant le tour, pour signifier que l’oblation de l’Église et sa prière montent comme l’encens en présence de Dieu.

Le prêtre et les ministres  saluent l’autel de la manière requise, c’est-à-dire font l’inclination profonde ou bien, s’il y a là le tabernacle avec le Saint-Sacrement, la génuflexion. Au début comme à la fin de la messe, le prêtre vénère l’autel par un baiser. Seul le livre des Evangiles est aussi vénéré  par un baiser au cours de la messe.

On fera preuve de sobriété pour décorer l’autel, la décoration florale de l’autel devant toujours être discrète et disposée autour de l’autel plutôt que sur la table de celui-ci. On ne mettra en effet sur l’autel que ce qui est requis pour la célébration de la messe.

Conclusion

Préface IV de Pâques : le Christ, quand il livre son corps à la Croix, tous les sacrifices de l’ancienne alliance parviennent à leur achèvement; et quand il s’offre pour notre salut, il est à lui seul, l’autel, le prêtre, la victime.

LE DIMANCHE N’EST PAS CE QUE L’ON CROIT.

LE DIMANCHE N’EST PAS CE QUE L’ON CROIT, tel était le thème du deuxième « une foi 10 minutes »

Il y a les «peintres du dimanches» et aussi les «habits du dimanche».  Et surtout beaucoup de  personnes qui s’ennuient le dimanche. Les agendas électroniques quant à eux demandent parfois de paramétrer le premier  jour de  la semaine.  Pour un baptisé, ce sera le dimanche, jour de  la Résurrection du Christ. Les noms des jours, à l’exception du samedi,  sont issus des noms des planètes : lune, mars, mercure, jupiter, vénus. Le mot «dimanche» vient de dies dominicus, le jour du Seigneur, mais d’autres langues ont gardé le rapport avec le soleil (sunday, Sonntag).

Pour un chrétien, le dimanche n’est donc pas ce que l’on croit,  la fin d’une semaine, le week-end, mais un jour à sanctifier, où vivre sa foi. La célébration du dimanche demeure en effet un élément  essentiel de notre identité chrétienne. L’Eglise demande aux  chrétiens de se rassembler le jour du Seigneur,  pour faire mémoire de la Résurrection du Christ.

La messe est le cœur du dimanche où l’Eglise, communauté vivante rassemblée autour d’un prêtre, partage le pain et le vin pour obéir au précepte du Christ : «faites ceci en mémoire de moi».  Regarder la messe à la TV ne permet donc pas de remplir le devoir dominical. En effet, il est nécessaire de participer à l’assemblée dominicale et de communier au Corps du Christ.

Cependant le dimanche  n’est pas seulement le souvenir d’un événement  passé, il est la célébration de la présence vivante du Ressuscité au milieu de nous. Jour du Seigneur donc mais aussi seigneur des jours, celui  du repos, où il ne s’agit pas tant de «faire», que «d’être».

Car la joie qui est la nôtre  le dimanche est un fruit de l’Esprit Saint, à nous de la partager dans les rencontres, les activités,  de ce jour.

Enfin le dimanche, jour de la foi, nous récitons  le Credo à la messe  ; si nous croyons en Dieu le Père Tout-Puissant, si nous décidons de vivre pleinement notre baptême, alors oui, avec la grâce de Dieu,

LE DIMANCHE SERA CE QUE L’ON CROIT.

Sources          :

  • Lettre encyclique de Saint Jean-Paul II, 31 mai 1998.
  • Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1992.

« Une foi, dix minutes »

 

CETTE NOUVELLE CATÉGORIE vise à illustrer l’adage dans la foi « croire pour comprendre, comprendre pour croire ». Nous sommes nombreux, parmi les paroissiens à désirer approfondir notre foi pour mieux la vivre, aussi Véronique Soth, théologienne, nous offre-t-elle, un dimanche par mois à la chapelle des Cordeliers de 10h10 à 10h20, un enseignement sur un point de notre foi. Ce sont les fruits de ses enseignements, nourris par le Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Eglise Catholique, que nous retranscrivons ici.

le premier thème qu’elle a abordé fut :

L’Eglise Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit-Saint

Dans les années 1960, le Concile Vatican II décrit l’Eglise comme une réalité complexe, à la fois  humaine et divine. Le  Concile  emploie alors trois images pour désigner   l’Eglise   :  celles de Peuple de Dieu, de Corps du Christ,  de Temple de l’Esprit Saint.

Dans la Bible,  l’image de l’Eglise Corps du Christ  est fréquente chez  Saint Paul   : «   le Christ, Tête du Corps qui est l’Eglise   ». Le Peuple de Dieu quant à lui est celui annoncé dans l’Ancien Testament, peuple dont Israël était une figure. Quant à l’Eglise Temple de l’Esprit Saint, le Concile Vatican II rappelle que l’Esprit Saint  habite dans le cœur des fidèles comme en un temple, citant encore Saint Paul.

Le Concile  explique ce choix de traiter de l’Eglise ainsi   : «   (…) le saint Concile, réuni dans l’Esprit-Saint, désire ardemment illuminer tous les hommes de la lumière du Christ qui resplendit  sur le visage de l’Eglise. Celle-ci, pour sa part, est dans le Christ comme un sacrement ou, si l’on veut, un signe et un moyen d’opérer l’union intime avec Dieu et l’unité de tout le genre humain (…).

Ailleurs, les théologiens du Concile précisent que le   Père a  « voulu appeler tous ceux qui croient au Christ à former la sainte Église qui, annoncée en figures dès l’origine du monde, merveilleusement préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’Ancienne Alliance, établie enfin dans ces temps qui sont les derniers, s’est manifestée grâce à l’effusion de l’Esprit Saint et, au terme des siècles, se consommera dans la gloire ».

Pour autant, le temps de l’Eglise est donc toujours un «   aujourd’hui   ». Car l’Eglise contribue à l’histoire universelle, qu’elle oriente par son action. Et, l’Église étant  véritablement habitée de la présence du Christ,  qui l’a trouvée a trouvé le Christ.

En définitive, il ne suffit pas de voir l’Eglise  seulement comme  une réalité humaine de baptisés et même de pécheurs. Les images de Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit Saint  cherchent ainsi à nous  rendre l’Eglise, réalité divine, plus familière. Mais avant tout «   l’Eglise reste un mystère que seule la foi peut accueillir».

Sources et citations :  Catéchisme de l’Eglise catholique, § 779 et suivants.