Mercredi 1er novembre, en fin d’après-midi, l’Abbatiale de Baume-les-Messieurs a accueilli un temps de prière particulièrement beau et solennel : les Vêpres de la Toussaint, présidée par le père William Goyard et chantées en grégorien par le chœur des Ambrosiniens de Dijon.
C’est pour rappeler le lien de l’abbaye avec la commémoration des défunts que l’association paroissiale de Baume-les-Messieurs (APEP de Baume) a pris l’initiative de cette célébration.
En l’an 909, l’abbé Bernon quitte Baume-les-Messieurs, accompagné d’une douzaine de moines pour fonder la célèbre abbaye bourguignonne de Cluny. C’est à Cluny que s’est développée la prière pour les défunts avec l’établissement en 998 du jour de commémoration de tous les défunts, le 2 novembre, au lendemain de la fête de la Toussaint. Ce jour particulier de prière pour les défunts s’est ensuite étendu à toute la chrétienté et demeure de nos jours.
Dans la tradition de l’Eglise, les Vêpres ont été célébrées en deux temps : d’abord les Vêpres solennelles de la Toussaint, puis après la sonnerie du glas, les premières Vêpres de la commémoration des fidèles défunts.
Un temps privilégié pour vivre deux dimensions essentielles de la communion des saints : demander aux saints qui sont déjà auprès de Dieu de prier pour nous, et prier pour les défunts dans l’espérance qu’ils le rejoindront bientôt.
La communion entre l’Eglise visible et invisible était palpable dès que les premières notes de la litanie des saints se sont élevées au fond de l’Abbatiale pour aller rejoindre au Ciel ceux dont nous sollicitions l’assistance. Toutes les personnes présentes ont joint leurs voix à celles des Ambroisiniens qui remontaient lentement l’allée en procession, égrenant le nom des saints et demandant leur prière : « Ora pro nobis, Orate pro nobis ».
Les psaumes et les oraisons se sont ensuite succédé pendant un peu plus d’une heure. L’union spirituelle avec ceux qui nous ont précédés au Ciel était renforcée par la conscience que ces mêmes chants ont résonné en ce lieu pendant des siècles. Même perception lors de l’encensement du magnifique retable du XVIème siècle.
Ces Vêpres solennelles auront permis à beaucoup, jeunes et moins jeunes, d’être touchés par la pureté du chant grégorien, « trésor de la musique sacrée » qui doit être « conservé et cultivé avec la plus grande sollicitude » , comme l’a rappelé le Concile Vatican II.